Pfister Chrétien, dit Christian : généalogie et biographie (1857-1933)

Christian C. Emig
Directeur de Recherches Honoraire au CNRS
Résumé.

Né en 1857 à Beblenheim (Haut-Rhin) où il est mort en 1933, Christian Pfister a vécu en France de 1871 à 1918, période pendant laquelle l’Alsace est redevenue allemande. Ses origines protestante (luthérienne) et familiale sont souvent méconnues et s’intègrent dans l’histoire des familles protestantes des seigneuries de Riquewihr (dont faisait partie Beblenheim) et d’Horbourg, toutes deux appartenant jusqu’en 1796 au duché de Wurtemberg, tout en étant sous souveraineté française. Les ascendants et ancêtres communs entre ces familles sont nombreux attestant de parentés séculaires liées par leur histoire locale : les ancêtres communs entre Christian Pfister et le sculpteur Auguste Bartholdi et l’auteur de ce travail, Christian Emig, respectivement 34 et 89, sont détaillés. Un arbre généalogique ancestral descendant et l’arbre ascendant de C. Pfister ont été figurés.
Dans son enfance, C. Pfister a connu Jean Macé (1815-1894) qui enseignait à Beblenheim au Petit Château de 1851 à 1870. Grâce au soutien de sa tante et de son oncle paternels, il poursuit des études secondaires au lycée de Colmar, puis, suite à la guerre de 1870-1871, au lycée de Besançon, puis à Paris au lycée Louis-le-Grand avant d’intégrer l’Ecole Normale Supérieure, où il se lie d’amitié avec Raymond Poincaré (1860-1934), futur président de la République. Agrégé d’histoire en 1881 et docteur ès lettres en 1885, il est nommé maître de conférences à l’Université de Besançon, puis professeur à l’Université de Nancy. En 1902, il revient à Paris à l’Université de Paris (Sorbonne), jusqu’en 1919. Pendant les années de guerre, C. Pfister participe aux travaux du Comité d’études du Ministère des Affaires Etrangères, chargé de préparer le retour de l’Alsace-Lorraine à la France ; il fréquenta aussi ceux qui œuvraient pour la future réorganisation française de l'Alsace, notamment des Alsaciens germanophobes.
Dès la fin de la Première guerre mondiale, il est nommé à l’Université de Strasbourg et devient le nouveau doyen de la Faculté des Lettres. Sa nomination dans la chaire d'Histoire de l’Alsace de l’Université de Strasbourg apparaît comme la réalisation du « rêve de sa vie ». La réorganisation de l’Université de Strasbourg fut touchée par un ostracisme envers une grande partie du personnel universitaire. En 1927, c’est à la demande express de son ami et président du Conseil à cette époque, Raymond Poincarré, qu’il accepte de devenir Recteur de l’Académie de Strasbourg. En 1931, il prend sa retraite dans son village natal Beblenheim, où il décède en 1933.
Une sélection alsacienne de ses publications, ainsi que ses principales distinctions, dont le grade de Commandeur de la Légion d’Honneur, sont fournies.


Emig C. C., 2018. Pfister Chrétien, dit Christian : généalogie et biographie (1857-1933). http://paleopolis.rediris.es/NeCs/NeCs_05-2018, 13 p.