3- Fondements de la géochronologie

Des contributions relatives aux fondements de la géochronologie ont été apportées dans le domaine des matériaux de référence, des constantes de désintégration et de la terminologie.

3.1- Les matériaux de référence analytique

La spectrométrie de masse, outil clé de l'analyse isotopique qui conduit aux âges des objets géologiques, sait comparer des quantités et non les mesurer dans l'absolu. Il est nécessaire de disposer de matériaux de référence connus pour le calibrage analytique à l'intérieur d'un laboratoire comme d'un laboratoire à l'autre.
Pour contribuer à cette question, un matériel de référence a été préparé en 1975 : la glauconite GL-O. 27 kg de glauconie homogène ont été extraits de 300 kg de craie glauconieuse. Le matériel a été broyé et homogénéisé pour obtenir 9 kg d'étalon de chimie et 9 kg de grains partagés en sachets de 20 g pour servir d'étalon de datation K-Ar. Ces sachets servent depuis 25 ans (cf. réf n° 52, 79).
Une autre préparation réalisée par ailleurs a été prise en charge (biotite LP-6). Ces "étalons" sont toujours distribués.
Cette préoccupation a été suivie dans le cadre de l'action des projets du programme international de corrélation géologique (PICG) et de la Sous commission de géochronologie que nous avons animés de 1985 à 2001. On y trouve, en particulier, des mises au point sur les étalons utilisés dans les techniques à l'argon (dilution isotopique et irradiation neutronique) et pour les traces de fission (réf. n° 258 pp., 271 pp., 288, 327, 342, 360, 361, 373). Ces contributions sont essentiellement parues dans le Bulletin de liaison édité par nos soins de 1989 à 2001 (voir document)

2- Les conventions au sujet des constantes de désintégration

Les conventions internationales actuelles sur les constantes de désintégration utiles au géochronologiste ont été discutées et adoptées au Congrès international de Sydney (1976) par un groupe de travail auquel nous avons participé comme membre du "Groupe de Berne".

Le sommaire des résultats a été donné par Steiger R. & Jäger E. (1977. Earth & Planetary Sciences Letters, 336: 359-361). Nous avons lancé un projet de révision en 1998 par une coopération entre les structures représentatives des géochronologistes, des physiciens et des chimistes (voir réf. n° 330).

3- La terminologie recommandée en géochronologie

L'exposé des résultats géochronologiques et celui des incertitudes conduit parfois à des malentendus à l'intérieur de la communauté des géochronologistes comme entre eux et les autres géologues lorsque l'on doit comparer des âges mesurés dans différentes organisations et par différentes méthodes. C'est en partie une question de normalisation du langage, question que nous avons soulevée et à laquelle une solution a été proposée (réf. n° 290, voir aussi n° 101).