Titres et Travaux de Gilles Serge Odin

Sommaire de la notice : découvertes principales

Outre le bruit de fond usuel constitué d’information nouvelle dont l’obtention ne demande qu’un effort patient et soutenu, l’activité de recherche accorde parfois à ses élus le privilège d’avancées originales, conceptuelles ou concrètes. Elles sont nommées ici découvertes ; ce sont des “inventions” pour lesquelles notre influence a été prépondérante et elles sont brièvement énoncées ci-dessous pour résumer notre notice de Titres et Travaux. Écrire qu’une “influence a été prépondérante” signifie souvent qu’il a fallu se battre vigoureusement contre des a priori contraires et mettre le doigt sur des preuves démonstratives et ignorées jusque là pour convaincre.

Sédimentologie

- Découverte, en 1975, du processus de formation et de la signification des glauconies dans les océans : les minéraux des glauconies résultent d’une croissance cristalline et non d’une transformation de minéraux hérités : la mer n’est pas qu’un réceptacle, c’est un lieu de création minéralogique. Les glauconies sont minéralogiquement variées et leur signification paléoenvironnementale aussi (voir figure).
- Découverte, en 1985, du faciès verdine commun dans les eaux intertropicales peu profondes ancien (voir figure), de signification et de composition différentes de celles du faciès glauconitique.
- Proposition (1988) pour résoudre le paradoxe des minerais de fer oolithiques (structure oolithique = milieu oxydant agité) constitués de minéraux ferreux (fer ferreux = milieu réducteur). Il s’agirait d’une néoformation en deux étapes, 1- cristallisation des minéraux du faciès verdine en surface du sédiment puis, 2- recristallisation en début d’enfouissement en milieu + réducteur (voir figure).

Minéralogie

- Découverte de minéraux argileux nouveaux : dans le faciès verdine, le minéral d’origine est une phyllite à feuillets épais de 7 Å et dont les sites octaédriques sont occupés par moitié d’ions tri- et d’ions bivalents ; c’est l’ odinite de S. W. Bailey (1988) (voir figure).

Géochronologie

- Découvertes méthodologiques en datation isotopique ; des critères de choix qualitatif et d’interprétation originaux sont proposés pour les glauconies (1975), la biotite (1997), les plagioclases (1992) impliquant diffraction des rayons X (voir figure), cathodoluminescence (voir figure), analyse élémentaire (voir figure) ou isotopique fractionnées (voir figure).
- Remise en cause de l’échelle des temps géologiques phanérozoïques “stabilisée”depuis les années 60 ; elle est remise à jour, en 1982, par une avancée des datations (c’est l’effort patient et soutenu). Quant à l’invention, une analyse originale des incertitudes est proposée et l’on démontre dès 1978, que des étages proches peuvent être de durées très différentes (1 à 15 Ma) (voir figure).
- Découverte, en 1981, de l’âge jeune de la base du Cambrien 530 ±10 Ma (voir figure). La durée restreinte du Cambrien qui en résulte : 35 Ma par opposition aux estimations antérieures unanimes de l’ordre de 100 Ma implique que la créativité évolutive (entre autres : apparition des embranchements d’invertébrés), à la partie inférieure de ce Système court, devient unique dans l’histoire de la diversification de la biosphère. Cet âge ne sera complètement “digéré” que 15 ans après (voir figure).

Stratigraphie

- Contribution à la découverte des qualités du site géologique de Massignano (Italie) devenu site de référence géologique international pour la limite Eocène-Oligocène en 1993, le premier caractérisé par les 2 outils univoques de la stratigraphie : âge numérique mesuré et fossiles (voir figure).
- Découverte du site géologique de Tercis (France) (voir figure) : le site le plus diversifié au monde quant à son contenu paléontologique (voir figure) et le mieux caractérisé pour l’intervalle de temps comprenant la limite Campanien-Maastrichtien ; devenu site de référence géologique international en 2001.
- Proposition (2001) pour un nouveau concept de définition d’une limite stratigraphique multicritère impliquant plusieurs signaux stratigraphiques regroupés autour d’un critère guide par opposition au critère clé unique usuel (voir figure).
- Proposition (2004) pour un concept d’étage complet combinant 2 limites modernes (points stratotypiques mondiaux) et un contenu impliquant les stratotypes historiques par opposition au concept “britannique” d’étage défini par sa limite inférieure seule. cf. réf. en français (voir réf. 476), ou réf. en anglais: (http://paleopolis.rediris.es/cg/04/A02/index.html)
- Proposition (2006) pour une nouvelle interprétation du Quaternaire suggérant le plus haut rang hiérarchique parmi les unités stratigraphiques par opposition à la “pensée correcte” réfutant tout rôle clé à l’espèce humaine et suggérant même de supprimer l’unité quaternaire (voir réf. 486).

Paléontologie

- Découverte, en 2005, d’une multiplicité de microfossiles dont l’essentiel est rassemblé dans le groupe des gilianelles, nouvellement défini. Leur évolution rapide entre 77 Ma et 65 Ma (voir figure) notamment, permet des comparaisons d’âge relatif très fines.
- Découverte, en 2009, de la première interaction éthologique connue (commensalisme) entre 2 protozoaires du monde fossile (voir figure).

Domaines divers

- Découverte en 2001 d’un manuscrit (1480 p.) constituant le catalogue d’une collection de curiosités géologiques (vers 1800) dans les Landes ayant donné lieu à des échanges avec Cuvier (voir figure).
- Découverte en 2005, du premier nucléus orné interprété comme objet esthétique choisi par l’homme de Néandertal (voir figure).

Bilan des termes créés ou redéfinis

- glaucony (faciès introduit en anglais), Maastrichtien (base redéfinie), micromilieu semi-confiné poreux, Oligocène (base redéfinie), phyllite V à 7 Å (odinite), phyllite V à 14 Å (minéral), phyllite C (minéral), Tithonien (terme d’étage introduit en français), verdine (faciès) ; taxons fossiles nouveaux : 99 microproblematica, 2 inocérames, 1 ammonite (voir tableau).