Dix conditions pour un Point Stratotypique Mondial (PSM) de qualité (d'après Odin, 1993, réf. n° 253)
1. Le PSM doit être accessible à tous les chercheurs sans restriction individuelle, effort ou dépenses excessifs.2. Un repère artificiel permanent doit localiser le PSM sur le terrain pour permettre sa localisation aisée.
3. Le PSM doit être sélectionné dans un environnement de dépôt marin, si possible pélagique, afin de faciliter les corrélations. Il est possible que pour certains PSM pré-jurassiques, des dépôts non marins soient plus utiles.
4. Le PSM doit être choisi dans une section où la limite se place en dépôt continu. Le taux de dépôt doit être assez élevé (5 à 50 m/Ma) afin d'enregistrer en détail les variations environnementales. L'épaisseur de section de part et d'autre du PSM doit être suffisant pour témoigner des cycles eustatiques précédent et suivant la limite (épaisseur correspondant à 1 à 2 Ma pour l'application de la stratigraphie séquentielle)
5. La section doit être dépourvue de complication structurale et de fortes perturbations diagénétiques, bioturbation, redépôt, remaniement. (risques d'altération des signaux géochronologique, géochimique, magnétique, paléontologique).
6. L'absence de changement de faciès à la limite réduira le risque de hiatus de dépôt (point 4) et favorisera la représentativité des variations données par les divers outils stratigraphiques (points 7, 8, 9).
7. Un bon enregistrement paléontologique est capital pour permettre des corrélations biostratigraphiques fondées sur plusieurs groupes fossiles. Par exemple, pour le Paléogène, les nannofossiles calcaires et les foraminifères planctoniques doivent être présents ensemble.
8. L'application de la magnétostratigraphie doit être possible, notamment pour le Paléogène où les variations sont importantes sans que les inversions soient trop nombreuses ce qui facilite les corrélations.
9. L'application de la chimiostratigraphie : la composition des masses d'eau marines (éléments en race, isotopes stables et instables) change au cours du temps et les signaux chimiostratigraphiques ont un excellent potentiel de corrélation. De plus, quelques événements géochimiques (par exemple l'anomalie d'iridium) sont virtuellement instantanés. Les carbonates pélagiques semblent les plus favorables pour l'application de cet outil.
10. La présence de géochronomètres près du PSM permettra l'application de la datation radiométrique directe, une situation utile à la définition de l'échelle numérique..