Carnets Geol. 21 (7)  

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Sommaire

[1. Introduction]
[2. Contexte géologique et transition Jurassique/Crétacé dans la région du Mont Liban]
[3. Étude paléontologique (Y.A.)] [4. Répartition et âge de la faune de brachiopodes de Zeghrine]
[5. Conclusions] [Références bibliographiques] et ... [Planche]


Brachiopodes jurassiens de l'intervalle Valanginien - Hauterivien.
Leur contribution à la datation de la Formation de Salima au Mont Liban

Yves Alméras

29 impasse des mésanges, F-01700, Beynost (France)

Serge Ferry

6D avenue Général de Gaulle, F-05100 Briançon (France)

Bruno R.C. Granier

2 impasse Charles Martel, 29217 Plougonvelin (France)

Yann Merran

17 rue Jean Baptiste Perret, F-69660 Collonges-au-Mont-d'Or (France)

Manuscrit en ligne depuis le 24 mars 2021
DOI 10.2110/carnets.2021.2107

[Éditeur scientifique : Michel Moullade ; éditeur technique : Bruno R.C. Granier]

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Résumé

Les gisements jurassiens français ou suisses du Crétacé basal (Valanginien ou Hauterivien) recèlent de nombreuses espèces de brachiopodes parmi lesquelles 3 espèces inconnues au Liban : Lamellaerhynchia desori (Loriol in Pictet & Campiche, 1872), Sulcirhynchia valangiensis (Loriol, 1864) et Terebratulina arzierensis (Loriol, 1864). Le site fossilifère de la Formation de Salima à Zeghrine, une localité proche de Bikfaya (Mont Liban), recèle une association constituée de Belothyris pseudojurensis (Leymerie, 1842), Lamellaerhynchia hauteriviensis Burri, 1953, Loriolithyris valdensis (Loriol, 1868), Lor. latifrons (Pictet, 1872), Sellithyris carteroniana (Orbigny, 1847) et Terebratulina biauriculata Orbigny, 1850, toutes également présentes dans les localités jurassiennes. Sur la base de l'étude de son association de brachiopodes, la Formation de Salima est par conséquent attribuée au Valanginien indifférencié.

Mots-clefs

• Liban ;
• Salima ;
• Bikfaya ;
• Jurassique ;
• Crétacé ;
• Valanginien ;
• brachiopodes

Citation

Alméras Y., Ferry S., Granier B.R.C. & Merran Y. (2021).- Brachiopodes jurassiens de l'intervalle Valanginien - Hauterivien. Leur contribution à la datation de la Formation de Salima au Mont Liban.- Carnets Geol., Madrid, vol. 21, nº 7, p. 163-179.

Abstract

Jurassian brachiopods of the Valanginian - Hauterivian interval. Their contribution to the dating of the Salima Formation in Mount Lebanon.- The Jurassian French or Swiss outcrops of the lowermost Cretaceous (Valanginian or Hauterivian) yield numerous brachiopod species including 3 species: Lamellaerhynchia desori (Loriol in Pictet & Campiche, 1872), Sulcirhynchia valangiensis (Loriol, 1864), and Terebratulina arzierensis (Loriol, 1864), which are not found in Lebanon. The fossiliferous site of the Salima Formation at Zeghrine, a locality close to Bikfaya (Mount Lebanon), yields an assemblage made of Belothyris pseudojurensis (Leymerie, 1842), Lamellaerhynchia hauteriviensis Burri, 1953, Loriolithyris valdensis (Loriol, 1868), Lor. latifrons (Pictet, 1872), Sellithyris carteroniana (Orbigny, 1847), and Terebratulina biauriculata Orbigny, 1850; all are also present in Jurassian localities. On the basis of the study of its brachiopod assemblage, the Salima Formation is therefore ascribed an undifferentiated Valanginian age.

Key-words

• Lebanon;
• Salima;
• Bikfaya;
• Jurassic;
• Cretaceous;
• Valanginian;
• Brachiopoda


1. Introduction

L'étude des faunes de brachiopodes présentée ici a été envisagée afin de répondre à un questionnement concernant l'âge d'une formation géologique au Liban. Après un résumé de l'état actuel des connaissances stratigraphiques sur ce pays du Proche-Orient au passage Jurassique/Crétacé, l'étude paléontologique essentiellement axée sur les faunes des gisements jurassiens français ou suisses du Crétacé basal (Valanginien ou Hauterivien) sert d'introduction à une discussion sur l'âge de la Formation de Salima et sur sa position clef dans le contexte géologique régional.

2. Contexte géologique et transition Jurassique/Crétacé dans la région du Mont Liban

La coupe-type de la Formation de Salima (Figs. 1 - 2 ) ou J7 des cartes géologiques du Liban, située à Zeghrine, une localité proche de Bikfaya (Gouvernorat du Mont Liban), et décrite à l'origine par Wetzel et Dubertret (1951), a ensuite été revisitée par Toland (2000), Noujaim-Clark et BouDagher-Fadel (2001), Ferry et al. (2007), Granier et al. (2016) et Maksoud et al. (2020). Granier et al. (2016) amendent significativement cette unité lithostratigraphique en la restreignant à son seul "membre supérieur" calcaire, supposé crétacé et plus précisément valanginien inférieur (Fig. 5 ) dans l'une de leurs trois hypothèses de travail, i.e., leur option favorite "A" dans leur Fig. 8 (op. cit.). Son "membre inférieur" marneux est alors, quant à lui, attribué au Jurassique et plus précisément au Tithonien comme l'avaient déjà pressenti Bischoff (1964, 1990a, 1990b) et correctement indiqué Toland (2000), et non au Berriasien comme erronément rapporté par Noujaim-Clark et BouDagher-Fadel (2001). En se fondant sur une récolte récente de brachiopodes de la Formation de Salima, Maksoud et al. (2020) confirment son attribution au Valanginien ; toutefois ils optent pour un âge Valanginien supérieur alors que Granier et al. (2016) faisaient plutôt l'hypothèse d'un âge Valanginien inférieur. À la lueur de datations palynologiques récentes des Marnes d'Arzier en Suisse (Monteil in Jan du Chêne et al., 2016), une formation connue pour ses gisements historiques de brachiopodes (e.g., Loriol, 1862, 1864, 1868, 1872), l'étude de matériel libanais inédit provenant d'une récolte plus ancienne effectuée par deux d'entre nous (S.F., Y.M.) nous permet aujourd'hui de revenir sur l'attribution par Maksoud et al. (2020) de la Formation de Salima amendée au seul Valanginien supérieur, une attribution sensée être mieux renseignée et plus précise.

Fig. 1
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Figure 1 : Localisation de la coupe de Zeghrine : A) reproduction de la carte géologique de Beyrouth au 50.000e (Dubertret, 1951) avec la position de localités (Bhannès, Bikfaya et Salima) ayant donné leur nom à une unité lithostratigraphique (respectivement notées ßJ6, J6a et J7). Bkâatouta, qui a donné son nom à une nouvelle unité, membre inférieur des Grès du Liban (notés C1, est hors champ et ne figure pas sur cette carte) ; B) imagerie satellitaire de la Formation de Salima sensu Dubertret dans sa localité-type, ici divisée en une formation sans nom pour sa partie inférieure et la Formation de Salima amendée pour sa partie supérieure. Le tracé bleu marque le toit des calcaires micritiques blancs de la Formation de Bikfaya, le tracé blanc en pointillé la position approximative du toit de la formation sans nom, le tracé blanc continu le toit des calcaires oolithitiques de la Formation de Salima amendée, le tracé jaune le toit des calcarénites du Membre de Bkâatouta, unité lithostratigraphique nouvellement définie à la base des Grès du Liban (Figs. 2.A-C , 3 ). Une étoile rouge marque l'emplacement de la récolte des brachiopodes effectuée par deux d'entre nous (S.F., Y.M.) [© Google, Image © 2020 CNES/Airbus, Image © 2020 Maxar technologies].

Fig. 2
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Figure 2 : La coupe de Zeghrine : A) coupe lithologique ; B) vue panoramique de la coupe ; C), vue des deux barres calcarénitiques orangées avec en 1 le toit de la Formation de Salima et en 2 le toit du Membre de Bkâatouta, unité lithostratigraphique nouvellement définie à la base des Grès du Liban (Fig. 3 ). Les brachiopodes proviennent de la partie sommitale de la Formation de Salima ; D) vue des volcanoclastiques à la base du Membre de Bkâatouta des Grès du Liban (coordonnées GPS : 33°55'14,0"N 35°42'47,2"E) ; E-G) vues de quelques dépôts de la formation sans nom, bornée par le toit de la Formation de Bikfaya et la base de la Formation de Salima.

Fig. 3
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Figure 3 : Toit des calcarénites du Membre de Bkâatouta, unité nouvellement définie à la base des Grès du Liban, ici sur la coupe de Zeghrine. A) vue du passage des calcaires oolithiques aux grès. Des brèches à galets anguleux sont intercalées dans les grès à stratifications obliques. B) détail de la partie sommitale de ce membre avec une colonie de coraux branchus.

3. Étude paléontologique (Y.A.)

Ordre Rhynchonellida Kuhn, 1949

Super-famille Rhynchonellacea Gray, 1848

Famille Rhynchonellidae Gray, 1848

Sous-famille Cyclothyridinae Makridin, 1955

Genre Sulcirhynchia Burri, 1953

1953. Sulcirhynchia n. gen., Burri, p. 271.

1956. Sulcirhynchia Burri, Burri, p. 642.

1956. Sulcirhynchia Burri, Owen, p. 168.

1965. Sulcirhynchia Burri, Ager, p. H619.

1973. Sulcirhynchia Burri, Owen, p. 124.

Espèce-type : Rhynchonella valangiensis Loriol, 1864.

Sulcirhynchia valangiensis (Loriol, 1864)

(Pl. 1 , figs. 1-3)

1864. Rhynchonella valangiensis de Loriol, p. 442 ; Pl., figs. 14-17.

1868. Rhynchonella valangiensis de Loriol, Loriol, p. 57 ; Pl. 5, figs. 6-8.

1872. Rhynchonella valangiensis de Loriol, Pictet & Campiche, p. 14 ; Pl. 195, figs. 9-12.

1913. Rhynchonella valangiensis de Loriol, Jacob & Fallot, p. 51 ; Pl. 7, figs. 1-14.

? 1930. Rhynchonella valangiensis de Loriol, Roch, p. 321 et 348.

1953. Sulcirhynchia valangiensis (de Loriol), Burri, p. 272 ; Pl. 15, fig. 1.

1954. Sulcirhynchia valangiensis (de Loriol), Burri, p. 419-425.

1956. Sulcirhynchia valangiensis (de Loriol), Burri, p. 643 ; Pl. 6, fig. 1.

? 1960. Sulcirhynchia valangiensis (de Loriol), Popkhadzé, p. 147 ; Pl. 1, figs. 1-2.

Lectotype : Loriol, 1864, Pl., fig. 14. Marnes d'Arzier (Valanginien inférieur), Arzier (carrière de La Violette), canton de Vaud (Jura suisse) (désignation de Burri, 1956).

Matériel étudié. Arzier : 50 topotypes (coll. Alméras, FSL 706678 et 706679).

Morphologie. Les 50 topotypes d'Arzier examinés comprennent des coquilles longues de 4,7 à 17,3 mm, de contour triangulaire, le plus souvent aussi large que long. Elles sont assez épaisses et antérieurement bilobées (Pl. 1 , figs. 1-3). En effet, au stade adulte, leur bord frontal sinueux est profondément échancré au milieu des deux valves (Pl. 1 , figs. 2-3). Cette échancrure, caractéristique de l'espèce, est à peine ébauchée ou même absente (Pl. 1 , fig. 1) chez les jeunes individus au contour arrondi plus régulier. Valve dorsale plus bombée que la valve ventrale avec convexité maximale en son milieu. Les spécimens jeunes (jusqu'à une longueur d'environ 10 mm) demeurent rectimarginés. Commissures latérales des valves droites, se relevant brusquement à angle droit à proximité du front, d'où une uniplication frontale s'accentuant au cours de la croissance des coquilles. La morphogenèse de S. valangiensis a été décrite et figurée par Burri (1954, Fig. 1, et 1956, Fig. 10).
La costulation apparaît vers 4 à 6 mm à partir du sommet du crochet. Les coquilles de 6,5 à 17,3 mm sont ornées de 27 à 41 côtes simples, rayonnantes, fines et régulières sur la région cardinale et devenant plus fortes et plus aiguës aux approches du front. Le nombre moyen de côtes sur la valve dorsale, calculé sur 40 spécimens, est de 32,2. Les individus les plus petits, de 4,7 à 6,5 mm, sont moins densément costés.
Le développement du foramen et l'incurvation du crochet (de dimensions moyennes, non crêté et dressé) sont décrits et figurés par Burri (1954, Fig. 2, et 1956, Fig. 11). L'évolution du foramen au cours de la croissance présente des exceptions par rapport à la description de Burri. C'est ainsi qu'à des tailles adultes approximativement identiques, on peut observer des foramens ourlés, de contour triangulaire (Pl. 1 , fig. 2) ou ovale (Pl. 1 , fig. 3), les plaques deltidiales demeurant séparées. La coquille plus petite de la Pl. 1 , fig. 1, montre un foramen circulaire avec des plaques deltidiales à peines réunies par leur base.

Caractères internes. Voir Burri, 1953, Fig. 2, Burri, 1954, Fig. 6, et Burri, 1956, Fig. 9.

Extension verticale et répartition géographique. Espèce abondante dans les Marnes valanginiennes d'Arzier, carrières d'Arzier (localité-type dans le canton de Vaud). Pour Loriol (1864), S. valangiensis "paraît caractériser des couches supérieures de l'étage Valanginien". Burri (1956) confirme l'âge Valanginien supérieur, contrairement à Burri (1953) ("base du Valanginien"). L'incertitude sur l'âge des Marnes d'Arzier est maintenant levée, celles-ci étant désormais datées du Valanginien inférieur (Walter, 1989, Fig. 4 ; 1991, p. 296 ; Jan du Chêne et al., 2016) et même Hauterivien en ce qui concerne celui donné par Lamellaerhynchia) alors que les Marnes à bryozoaires sont plus récentes (Valanginien supérieur).
Valanginien supérieur (= Marnes à bryozoaires) de Sainte-Croix. Même âge à Villers-le-Lac (Limonite), à Censeau, à Vesancy près de Gex et à Metabief. Calcaires de l'Auberson dans le Jura vaudois. La répartition de S. valangiensis est connue le long de la Chaîne du Jura, depuis la région de Neuchâtel jusqu'aux environs de Bellegarde (Jacob & Fallot, 1913). Présence éventuelle (à confirmer) en Géorgie et au Daghestan (Popkhadzé, 1960).
Sulcirhynchia valangiensis
n'a pas été trouvé à Zeghrine, à l'Est de Beyrouth (Liban).

Genre Lamellaerhynchia Burri, 1953

1953. Lamellaerhynchia n. gen., Burri, p. 274.

1956. Lamellaerhynchia Burri, Burri, p. 652.

1964. Lamellaerhynchia Burri, Ager, p. 111.

1965. Lamellaerhynchia Burri, Ager, p. H617.

1973. Lamellaerhynchia Burri, Owen, p. 126.

1974. Lamellaerhynchia Burri, Lobatscheva, p. 72.

1975. Lamellaerhynchia Burri, Calzada Badia, p. 15, 17.

Espèce-type : Terebratula rostriformis (Roemer, 1836) (= Terebratula multiformis Roemer, 1839 (partim !)).

Lamellaerhynchia desori (Loriol in Pictet & Campiche, 1872)

(Pl. 1 , fig. 4)

1872. Rhynchonella desori de Loriol, Pictet & Campiche, p. 16 ; Pl. 196, figs. 1-2.

1887. Rhynchonella desori de Loriol, Mallada, p. 151 ; Pl. 51, figs. 9-13.

1953. Lamellaerhynchia desori (de Loriol), Burri, p. 277 ; Pl. 15, fig. 3.

1956. Lamellaerhynchia desori (de Loriol), Burri, p. 657 ; Pl. 6, figs. 2-3.

? 1972. Monticlarella desori (Pictet), Smirnova, p. 28 ; Pl. 1, fig. 6.

Lectotype : Loriol in Pictet & Campiche, 1872, Pl. 196, fig. 2. Valanginien de Villers-le-Lac (désignation de Burri, 1953).

Matériel étudié. 10 ex. des Marnes d'Arzier (FSL 706680) (Valanginien inférieur) dont celui de la Pl. 1 , fig. 4, comparables au lectotype par leurs petites dimensions (longueur ne dépassant pas 10 mm), leur uniplication frontale, les caractères du crochet non crêté, subdressé à dressé et du petit foramen ovale séparant à sa base les plaques deltidiales. 12 à 18 côtes simples sur la valve dorsale (12 à 20 côtes selon Burri, 1956). Nvd moyen = 15,3.

Extension verticale et répartition géographique. Espèce abondante dans les Marnes d'Arzier (Valanginien inférieur), plus rare dans les Marnes à Astieria (Valanginien supérieur). Jura suisse (Arzier, Sainte-Croix) et Jura français (Villers-le-Lac). Lamellaerhynchia desori a également été cité par les auteurs dans les Marnes de l'Hauterivien inférieur. Cette extension verticale s'explique (Burri, 1953) par le fait que les Marnes à Astieria étaient autrefois placées dans l'Hauterivien alors qu'elles sont actuellement rapportées au Valanginien supérieur (Walter, 1989, Fig. 4). Il peut aussi y avoir eu confusion avec des individus jeunes d'autres espèces de l'Hauterivien. Présence possible dans le Valanginien de Crimée et d'Espagne (Mancha Real).
Non observé à Zeghrine.

Lamellaerhynchia hauteriviensis Burri, 1953

(Pl. 1 , figs. 5-6 ; Tabl. 1)

1953. Lamellaerhynchia hauteriviensis Burri, p. 279 ; Pl. 15, fig. 4.

1956. Lamellaerhynchia hauteriviensis Burri, Burri, p. 660 ; Pl. 8, figs. 1-2.

2020. Lamellaerhynchia hauteriviensis Burri, Maksoud et al., p. 6 ; Fig. 4.A-B.

Holotype : Burri, 1953, Pl. 15, fig. 4. Hauterivien inférieur (Zone à Acanthodiscus radiatus), Le Landeron, Scheibenstand (S.A. Blatt, 134, coordonnées : 571,52/212,50).

Matériel étudié. Sainte-Croix : 6 ex. (coll. Alméras, FSL 706681). Zeghrine, à l'Est de Beyrouth : 14 ex. (coll. Ferry, FSL 706682).

Morphologie. Espèce de dimensions moyennes, de contour pentagonal arrondi plus large que long (Tabl. 1), avec uniplication frontale débutant vers le milieu de la coquille. Cette uniplication s'élève au front au cours de la croissance, créant ainsi un sinus ventral large, profond et bien délimité auquel correspond un pli médian dorsal assez élevé (h/L = 0,47). La valve ventrale est faiblement renflée au niveau de son crochet tandis que l'épaisseur maximale de la valve dorsale se situe à proximité immédiate ou au niveau du bord frontal.
Les côtes fortement arrondies sont nombreuses : 18 à 24 (Nvd moyen = 19,3 à Sainte-Croix et 21,1 au Landeron). 5-6 côtes sur le pli dorsal (Tabl. 1). Quelques millimètres sous le crochet et l'umbo dorsal demeurent lisses. Crochet non crêté, subdressé, quelquefois dressé. Foramen circulaire, plus rarement ovale. Plaques deltidiales réunies et élevées (grande distance entre le foramen et le bord cardinal).
Les calcaires oolithiques de Zeghrine ont livré 14 coquilles uniplissées, de plus petites dimensions, moins densément costées (Tabl. 1). Le stade postérieur lisse est plus développé (tiers postérieur à mi-longueur des coquilles) que chez L. hauteriviensis du Landeron et de Sainte-Croix. Par contre, les caractères du crochet, du foramen et des plaques deltidiales sont identiques. A notre avis, cette morphologie correspondrait au stade jeune du développement de L. hauteriviensis dont les formes adultes se situent dans l'Hauterivien inférieur.

Tableau 1 : Valeurs moyennes et intervalles de variation des dimensions et du nombre de côtes chez Lamellaerhynchia hauteriviensis Burri. Populations de la localité-type du Landeron, dans le Jura suisse occidental (données de Burri, 1953, Tabl. 3) (1), de Sainte-Croix (2) et de Zeghrine, au Liban (3).

  N L l E l/L E/L
1 26 16,4 (14,2-19,3) 18,1 (15,4-21,5) 9,7 (7,3-11,4) 1,10 (0,99-1,30) 0,59 (0,47-0,73)
2 6 15,2 (13,9-17,3) 18,1 (16,1-20,1) 8,9 (7,7-9,8) 1,20 (1,16-1,21) 0,58 (0,54-0,63)
3 14 9,9 (7,0-11,3) 10,9 (8,8 -12,2) 5,9 (4,5-7,6) 1,11 (0,99-1,26) 0,60 (0,52-0,67)
h ls h/ls h/L Nvd Nb
        21,1 (18-24)  
7,2 (6,6-8,0) 8,8 (7,6-10,2) 0,83 (0,65-0,99) 0,47 (0,44-0,54) 19,3 (17- 22) 5,3 (5-6)
3,9 (2,5-5,5) 7,5 (6,4-9,0) 0,52 (0,39-0,64) 0,39 (0,29-0,49) 10,2 (9-11) 4,4 (4-5)

Caractères internes. Voir Burri, 1953, Fig. 5, et Burri, 1956, Fig. 20.

Extension verticale et répartition géographique. Hauterivien inférieur, zone à Acanthodiscus radiatus du Jura suisse et français. Le Landeron, bassin N. Vingelz, environs de Twan, Le Cressier, Hauterive, Valangin, Villers-le-Lac, l'Auberson, environs de Sainte-Croix et vallée du Nozon.
Valanginien de Zeghrine, à l'Est de Beyrouth (Liban).

Ordre Terebratulida Waagen, 1883

Sous-ordre Terebratulidina Waagen, 1883

Super-famille Terebratulacea Gray, 1840

Famille Terebratulidae Gray, 1840

Sous-famille Sellithyridinae Muir-Wood, 1965

Genre Loriolithyris Middlemiss, 1968

1968. Loriolithyris gen. nov., Middlemiss, p. 176.

1975. Loriolithyris Middlemiss, Calzada Badia, p. 44.

1983. Loriolithyris Middlemiss, Calzada Badia, p. 143.

1983. Loriolithyris Middlemiss, Cooper, p. 200.

Espèce-type : Terebratula russillensis Loriol, 1866.

Loriolithyris valdensis (Loriol, 1868)

(Pl. 1 , figs. 7-12 ; Fig. 4 ; Tabl. 2)

1868. Terebratula valdensis de Loriol, p. 52 ; Pl. 4, figs. 9-12.

1872. Terebratula valdensis de Loriol in Pictet & Campiche, p. 66 ; Pl. 201, figs. 11-15.

? 1951. Terebratula valdensis de Loriol, Gigout, p. 360.

1966. Sellithyris valdensis (de Loriol), Bogdanova & Lobatcheva, p. 55 ; Pl. 5, fig. 7.

1968. Loriolithyris valdensis (de Loriol), Middlemiss, p. 182 ; Pl. A, fig. 5.

? 1972. Sellithyris valdensis (de Loriol), Smirnova, p. 81 ; Pl. 7, fig. 5.

1973. Loriolithyris valdensis (de Loriol), Dieni et al., p. 182 ; Pl. 36, figs. 9-10.

non 1974. Loriolithyris valdensis (de Loriol), Pajaud, p. 103 ; Pl. 2, fig. F.

1975. Loriolithyris valdensis (de Loriol), Calzada Badia, p. 45 ; Pl. 5, fig. 1.

non 1980. Loriolithyris valdensis (de Loriol), Middlemiss, p. 524 ; Pl. 55, figs. 5-9.

pars 1981. Loriolithyris valdensis (de Loriol), Middlemiss, p. 720.

1983. Loriolithyris valdensis (de Loriol), Cooper, Pl. 18, figs. 16-21 ; Pl. 64, figs. 23-24.

1984. Terebratula valdensis de Loriol, Bechon et al., Pl. 2, figs. 7, 9.

1988. Loriolithyris valdensis (de Loriol), Gaspard, p. 154 ; Pl. XVI, figs. 10-16 ; Pl. XVII, figs. 1-10. Figuration du lectotype.

Lectotype : Loriol, 1868, Pl. 4, fig. 9. Couche B du Valanginien inférieur des carrières d'Arzier (canton de Vaud) (désignation de Middlemiss, 1968, sans figuration de ce spécimen).

Matériel étudié. Arzier (Vaud) : 17 ex. mesurés (Tabl. 2) (coll. Alméras, FSL 706683). Villereversure (Ain), Calcaires à Alectryonia : a) couche 2 base : ex. Pl. 1 , figs. 7-10 ; 7 ex. mesurés (coll. Alméras, FSL 706684) ; 225 ex. déformés ou incomplètement conservés, surtout des stades jeunes du développement (coll. Alméras, FSL 706685) ; b) couche 2 sommet : 40 ex. mesurés (coll. Alméras, FSL 706686) ; 95 ex. jeunes, déformés ou incomplets (coll. Alméras, FSL 706687). Hauteville (Ain), carrière sous le sanatorium de la Savoie : Couches à Alectryonia (Valanginien supérieur), 2 ex., coll. Walter, FSL 706688).
Valanginien de Zeghrine, à l'Est de Beyrouth (Liban) : ex. Pl. 1 , figs. 11-12 ; 7 ex. jeunes ou incomplètement conservés (coll. Ferry, FSL 706689).

Morphologie. Les deux coquilles de Zeghrine, Pl. 1 , figs. 11-12, s'inscrivent parfaitement dans la morphogenèse de Loriolithyris valdensis du Valanginien supérieur de Villereversure, Pl. 1 , figs. 7-10. Les croissances en largeur et en épaisseur de cette espèce dans les gisements de Villereversure et d'Arzier sont illustrés sur la Figure 4 . Celle-ci montre une faible dispersion des individus et permet de relier les stades jeunes aux stades adultes du développement. 53 coquilles de Villereversure ont fait l'objet d'une étude biométrique (Tabl. 2). 28 exemplaires de 3,3 à 18,8 mm sont rectimarginés et leur contour est subcirculaire (l/L = 0,85 à 1,00). Les coquilles de plus grande taille, assez épaisses, acquièrent un contour subpentagonal plus long que large, avec une largeur maximale se situant vers le milieu de la longueur. La sulciplication frontale apparaît dès le tiers antérieur (Tabl. 2), créant sur la valve dorsale deux plis saillants, arrondis, encadrant une dépression médiane nettement creusée sur le bord antérieur des plus grands individus (Pl. 1 , figs. 10, 12). La valve ventrale est antérieurement déprimée et faiblement relevée en son milieu par un pli large et arrondi. Les commissures latérales, subrectilignes sur leurs deux-tiers postérieurs, se relèvent fortement en direction dorsale aux approches du front des spécimens adultes. Chez six coquilles de 14,4 à 19,5 mm, une planoplication ou une légère uniplication arrondie se substitue au stade sulciplissé.
Le crochet gros, non crêté, court et dressé, est percé d'un grand foramen circulaire. Les plaques deltidiales sont séparées chez les coquilles jeunes (mais pas uniquement) (27 exemplaires de Villereversure). Ces plaques se réunissent chez 26 autres exemplaires en général de plus grandes dimensions. Le deltidium est alors large mais presque toujours masqué. Enfin, les plaques deltidiales ne sont visibles et élevées que chez deux spécimens de 16,5 et 22 mm.
Les exemplaires du Valanginien d'Arzier possèdent les mêmes caractéristiques. Leurs dimensions sont en moyenne plus grandes étant donné le faible pourcentage de coquilles jeunes mesurables. La situation de la naissance de la sulciplication frontale et la profondeur de la dépression médiane dorsale sont comparables dans les deux gisements d'Arzier et de Villereversure (Tabl. 2).
Loriolithyris valdensis se distingue facilement de Musculina acuta (Quenstedt) de l'Hauterivien par son crochet court et recourbé, par son grand foramen et par son deltidium presque invisible (crochet long et subdressé, deltidium élevé bien exposé chez M. acuta).

Tableau 2 : Valeurs moyennes et intervalles de variation des dimensions des coquilles chez Loriolithyris valdensis (Loriol). Populations d'Arzier (1) et de Villereversure (2). U1 et U2 = situation de la naissance de la sulciplication frontale ; p et d = profondeur et largeur du sinus médian dorsal. Autres paramètres : voir Tabl. 1.

  N L l E l/L E/L
1 17 17,0 (7,4-23,2) 14,1 (6,5-18,2) 8,9 (3,3-13,3) 0,84 (0,75-0,91) 0,52 (0,44-0,57)
2 53 13,6 (3,3-25,0) 11,3 (3,3-20,8) 6,2 (1,5-13,0) 0,84 (0,75-1,00) 0,44 (0,36-0,57)
  U1 U2 p d p/d p/L
1 15,6 (9,0-18,4) 0,79 (0,72-0,84) 2,0 (0,5-3,0) 6,6 (3,9-9,2) 0,29 (0,12-0,41) 0,10 (0,03-0,14)
2 14,4 (9,6-19,7) 0,78 (0,68-0,88) 1,8 (0,7-3,0) 5,4 (3,7-7,7) 0,32 (0,13-0,53) 0,09 (0,04 -0,16)

Caractères internes. Voir Bogdanova (1966, Fig. 19), Middlemiss (1968, Fig. 5) ainsi que Dieni et al. (1973, Fig. 7).

Extension verticale et répartition géographique. Valanginien d'Arzier (plus abondante dans la Couche B de Loriol, 1868 = Valanginien inférieur). Valanginien supérieur de Sainte-Croix (Marnes à bryozoaires), de Villers-le-Lac (Doubs), Metabief et Vesancy, et Calcaires à Alectryonia de Hauteville (Ain). Présence à confirmer dans le Valanginien de la Meseta marocaine occidentale (arrière-pays de Casablanca, Mazagan et Safi) (Gigout, 1951). Valanginien supérieur du Centre-Est de la Sardaigne (Badde Funtana Morta, Orosei) et du Levant espagnol (Cati, Castellón) (Calzada Badia, 1975). Berriasien-Valanginien inférieur des Corbières (Middlemiss, 1968).
Valanginien de Zeghrine, à l'Est de Beyrouth (Liban).

Fig. 4
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Figure 4 : Dispersion des spécimens au cours de la croissance en largeur (A) et en épaisseur (B) de Loriolithyris valdensis (Loriol). Coquilles d'Arzier (croix bleues), de Villereversure, Ain (points rouges), et de Zeghrine, Liban (astérisques vertes). Les numéros 7 à 10 situent les exemplaires de Villereversure représentés Pl. 1 , figs. 7-10.

Loriolithyris latifrons (Pictet, 1872)

(Pl. 1 , figs. 13-14)

1872. Terebratula latifrons Pictet, p. 67 ; Pl. 201, figs. 16-17.

1981. Loriolithyris russillensis latifrons (Pictet), Middlemiss, p. 718. Avec la synonymie.

2020. Loriolithyris latifrons (Pictet), Maksoud et al., p. 6 ; Fig. 4.C-F.

Lectotype : Pictet & Campiche, 1872, Pl. 201, fig. 16. Valanginien supérieur, Villers-le-Lac (Doubs) (désignation de Middlemiss, 1981).

Matériel étudié. Zeghrine, à l'Est de Beyrouth (Liban) : 2 ex., Pl. 1 , figs. 13-14. La coquille de la Pl. 1 , fig. 14, est proche du lectotype, mais avec des dimensions un peu inférieures. La sulciplication frontale n'apparaît qu'un peu plus tard au cours de la croissance. Le spécimen de la Pl. 1 , fig. 13, représente un stade jeune.

Extension verticale et répartition géographique. Valanginien supérieur de Villers-le-Lac (Doubs) et de Vesancy près de Gex (Ain).
Valanginien de Zeghrine, à l'Est de Beyrouth (Liban).

Genre Sellithyris Middlemiss, 1959

1959. Sellithyris Middlemiss, p. 113.

1965. Sellithyris Middlemiss, Muir-Wood, p. H793.

1966. Sellithyris Middlemiss, Bogdanova et Lobatcheva, p. 48.

1975. Sellithyris Middlemiss, Calzada Badia, p. 30.

1976. Sellithyris Middlemiss, Middlemiss, p. 39.

1983. Sellithyris Middlemiss, Cooper, p. 217.

Espèce-type : Terebratula sella J. de C. Sowerby, 1823.

Sellithyris carteroniana (Orbigny, 1847)

(Pl. 1 , fig. 15)

1847. Terebratula carteroniana d'Orbigny, p. 80 ; Pl. 507, figs. 1-5.

1981. Sellithyris carteroniana (d'Orbigny), Middlemiss, p. 711, avec la synonymie à laquelle il faut ajouter :

1868. Terebratula carteroniana d'Orbigny, Loriol, p. 53.

1951. Terebratula carteroniana d'Orbigny, Gigout, p. 360 ; Pl. 9, figs. 11-14.

Holotype : Orbigny, 1847, Pl. 507, figs. 1-4. Valanginien, environs de Morteau (Doubs).

Matériel étudié. Arzier (Vaud) : ex. Pl. 1 , fig. 15, et 4 autres spécimens (coll. Alméras, FSL 706690).
Valanginien de Zeghrine, à l'Est de Beyrouth (Liban) : 2 ex. en mauvais état de conservation (coll. Ferry, FSL 706691).

Famille Cancellothyrididae Thomson, 1926

Sous-famille Cancellothyridinae Thomson, 1926

Genre Terebratulina Thomson, 1926

1847. Terebratulina nov. gen. d'Orbigny, p. 56.

1851-1854. Terebratulina d'Orbigny, Davidson, p. 63.

1855. Terebratulina d'Orbigny, Deslongchamps E. & Deslongchamps E.E., p. 121.

1862-1885. Terebratulina d'Orbigny, Deslongchamps, p. 56.

1879. Terebratulina d'Orbigny, Douvillé, p. 15.

1965. Terebratulina d'Orbigny, Muir-Wood, p. H807.

Espèce-type : Anomia caputserpentis Linné, 1767, p. 1153 (non Linné, 1758, p. 703) = A. retusa Linné, 1758, p. 701.

Terebratulina arzierensis (Loriol, 1864)

(Pl. 1 , figs. 16-17)

1864. Terebratula (Terebratella) arzierensis Loriol, p. 441 ; Pl., figs. 18-20.

Lectotype : Loriol, 1864, Pl., fig. 12. Valanginien, carrières d'Arzier (Vaud).

Matériel étudié. Arzier : ex. Pl. 1 , figs. 16-17 et 12 autres ex. (coll. Alméras, FSL 706692).

Remarque. D'après Pictet (in Pictet & Campiche, 1872), cette espèce est abondante dans la couche B du Valanginien inférieur des carrières d'Arzier.

Terebratulina biauriculata Orbigny, 1850

(Pl. 1 , figs. 18-19 ; Tabl. 3)

non 1841. Terebratula auriculata Roemer, p. 39 ; Pl. 7, fig. 9 (= Terebratulina chrysalis (Schlotheim, 1813), selon Schloenbach, 1866, p. 12, 65 ; voir aussi Siblik, 1963, p. 70).

1847. Terebratulina auriculata d'Orbigny, p. 58 ; Pl. 502, figs. 3-7.

1850. Terebratulina biauriculata d'Orbigny, p. 85 (avec référence au spécimen figuré par Orbigny, 1847, Pl. 502, figs. 3-7 (= T. auriculata) et refus de la mise en synonymie avec T. auriculata Roemer, 1841).

1863. (Terebratula) Terebratulina biauriculata d'Orbigny, Ooster, p. 34 ; Pl. 12, figs. 11-12.

1906. Terebratulina auriculata d'Orbigny, Ascher, p. 167 ; Pl. 14, fig. 13.

1907. Terebratulina biauriculata d'Orbigny, Karakasch, p. 218 ; Pl. 20, fig. 28.

1962. Terebratulina biauriculata d'Orbigny, Siblik, p. 277.

1963. Terebratulina biauriculata d'Orbigny, Siblik, p. 70 ; Pl. 2, fig. 2.

1974. Terebratulina biauriculata d'Orbigny, Pajaud, p. 95 et 112 ; Pl. 1, fig. A1-A2.

2020. Terebratulina biauriculata Orbigny, Maksoud et al., p. 6 ; Fig. 4.G-J.

Holotype : Orbigny, 1847, Pl. 502, figs. 3-7. Néocomien de La Couronne (Bouches-du-Rhône).

Matériel étudié. Zeghrine, à l'Est de Beyrouth (Liban) : 36 ex. mesurés (Tabl. 3) dont les 2 coquilles, Pl. 1 , figs. 18-19, et 19 ex. incomplètement conservés et/ou déformés (coll. Ferry, FSL 706693).

Remarque. Cette espèce a été créée par Orbigny (1847) sous le nom de Terebratulina auriculata. Elle a ensuite été désignée par le même auteur (1850), et sans aucune justification notable, comme T. biauriculata. L'origine de ce changement réside en fait dans l'antériorité du nom d'auriculata détenue par Roemer (1841). Or, selon Schloenbach (1866), l'individu figuré sous ce nom par Roemer serait Terebratulina chrysalis (Schlotheim, 1813). Dans ces conditions, le nom valable pour les exemplaires figurés et décrits par Orbigny en 1847 est T. biauriculata (voir synonymie et également Siblik, 1963). Les spécimens de Zeghrine doivent donc être déterminés comme T. biauriculata.

Morphologie. Petites coquilles déprimées, subcirculaires (Tabl. 3). Un seul exemplaire de 13 mm est bien plus large que long (l/L = 1,12). Par comparaison avec la valve dorsale presque plane, la valve ventrale est légèrement convexe dans sa moitié postérieure ; elle se creuse vers son quart antérieur d'une dépression large, peu profonde et non délimitée latéralement à laquelle correspond sur la valve dorsale un faible renflement médian. Celui-ci détermine une commissure frontale large et régulièrement arrondie, qui devient plus élevée chez les sujets âgés (Pl. 1 , fig. 19). Cette commissure frontale est également plus ou moins marquée chez les petites coquilles jusqu'à 8,3 mm (h/L = 0,12 à 0,51). Seules trois coquilles (sur 36) de 7,6-9,3 mm et 10,0 mm montrent une uniplication naissante à leur front. Les commissures latérales subrectilignes s'infléchissent dorsalement à l'approche du front uniplissé. Ornementation caractéristique constituée de fines côtes rayonnantes dont certaines naissent par intercalation à des niveaux variés. Leur nombre sur le bord des coquilles est compris entre 33 et 67 ; il augmenta avec la taille des spécimens (Nvd moyen = 44,9).
Crochet non crêté, droit à subdressé. Foramen circulaire (35 ex.). Un seul spécimen long de 14,9 mm possède un foramen ovale, en contact avec l'umbo dorsal, les plaques deltidiales demeurant séparées. Chez les autres spécimens, on observe des plaques deltidiales séparées (8 ex. de 7,6 à 14,9 mm), juste réunies par leur base (7 ex. de 9,3 à 11,9 mm) ou encore réunies (20 ex.) en un deltidium peu élevé (9 ex. de 10,0 à 13,5 mm) ou élevé (11 ex. de 9,3 à 14,6 mm).

Tableau 3 : Valeurs moyennes et intervalles de variation des dimensions et du nombre de côtes chez Terebratulina biauriculata Orbigny de Zeghrine. U1 et U2 = situation de la naissance de l'uniplication frontale ; h et h/l = hauteur et hauteur relative du pli médian dorsal ; Nvd = nombre de côtes sur la valve dorsale. Autres paramètres : voir Tabl. 1.

L l E l/L E/L
11,3 (7,6-14,9) 10,7 (7,6-14,6) 4,3 (2,6-7,5) 0,94 (0,83-1,12) 0,37 (0,26-0,55)
U1 U2 h h/L Nvd
8,5 (6,9-10,4) 0,74 (0,65-0,84) 3,2 (1,0-6,6) 0,27 (0,12-0,51) 44,9 (33-67)

Affinités. Dans sa diagnose originale de Cruralina strambergensis du Valanginien de Stramberg, Nekvasilovà (1978) admet une certaine ressemblance morphologique avec Terebratulina biauriculata, en particulier avec le spécimen de la Formation Hradistë d'Allemagne du Nord (château de Koniakau) figuré par Ascher (1906, Pl. 14, fig. 13). Outre quelques différences dans les structures internes (Nekvasilovà, 1978, Fig. 3), C. strambergensis se différencie par son gros crochet plus court percé d'un très grand foramen circulaire toujours en contact avec l'umbo dorsal ainsi que par l'absence d'une uniplication frontale à tous les stades du développement (les coquilles de C. strambergensis sont toujours rectimarginées).
L'holotype de T. biauriculata d'Alcide d'Orbigny n'a pas été retrouvé dans les collections du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris (communication de J. Drot à Nekvasilovà, 1978). Un syntype est figuré par RECOLNAT.
Les nombreux spécimens des "Marno-calcaires à Térébratulines" (Valanginien supérieur) de l'arc de Castellane assurent l'identification et le statut de l'espèce (Cotillon in Pajaud, 1974). Pajaud (1974) place l'espèce dans ses "Calcaires beiges berriasiens à valanginiens" et Cotillon (in Pajaud, 1974) dans le Valanginien supérieur. L'exemplaire de Gaspard (1988) est donné comme d'âge Barrémien.

Extension verticale et répartition géographique. Valanginien supérieur du Bassin du Sud-Est, France : La Couronne (Bouches-du-Rhône), "Marno-calcaires à Térébratulines" de l'arc de Castellane (Haute-Provence). Valanginien des Alpes bernoises (Ooster, 1863), d'Allemagne du Nord (Ascher, 1906), de Crimée (Karakasch, 1907), des Carpathes centrales (Siblik, 1962), des Montagnes de Stràzovsk en Tchéquie (Siblik, 1963).
Valanginien de Zeghrine, à l'Est de Beyrouth (Liban).

Sous-ordre Terebratellidina Muir-Wood, 1965

Super-famille Terebratellacea King, 1850

Famille Dallinidae Beecher, 1893

Sous-famille Kingeninae Elliott, 1948

Genre Belothyris Smirnova, 1960

1960. Belothyris gen. nov., Smirnova, p. 117.

1965. Belothyris Smirnova, Muir-Wood, p. H840.

1973. Belothyris Smirnova, Owen, p. 129.

Espèce-type : Belothyris plana Smirnova, 1960.

Belothyris pseudojurensis (Leymerie, 1842)

(Pl. 1 , figs. 20-22)

1842. Terebratula pseudojurensis Leymerie, p. 12 ; Pl. 15, figs. 5-6, à l'exclusion de toute autre référence, exceptés les suivantes :

1907. Waldheimia pseudojurensis Leymerie, Deninger, p. 468.

1973. Belothyris pseudojurensis (Leymerie), Dieni et al., p. 203 ; Pl. 38, figs. 4-6 (sans la synonymie).

Synonymie. Les autres citations de pseudojurensis (Orbigny, 1847 ; Loriol, 1862, 1868 ; Walker, 1868 ; Pictet & Campiche, 1872 ; Davidson, 1874) ne se rapportent pas à l'espèce de Leymerie. Il s'agirait plutôt de diverses espèces du genre Modestella Owen, avec en particulier M. gr. hippopoides (Pictet).

Holotype : Leymerie, 1842, Pl. 15, fig. 6. Hauterivien de Marolles (Aube). La désignation d'un néotype pour une espèce différente de pseudojurensis (Owen, 1970) n'est donc pas judicieuse.

Matériel étudié. Zeghrine, à l'Est de Beyrouth (Liban) : ex. Pl. 1 , figs. 20-22, et 35 exemplaires mesurés (coll. Ferry, FSL 706694).

Valeurs moyennes et intervalles de variation des dimensions (en mm).

L l E l/L E/L
11,3 (8,9-14,0) 9,2 (7,0-11,3) 6,0 (4,5-7,6) 0,82 (0,72-0,90) E/L = 0,53 (0,46-0,62)

Morphologie. Petites coquilles de 8,9 à 14 mm, peu épaisses (E/L moyen = 0,53). Valves également et régulièrement convexes en tous sens, avec le tiers antérieur de la valve dorsale dessinant parfois un léger méplat médian. Contour triangulaire étroit (Pl. 1 , figs. 20-21) ou un peu plus large (Pl. 1 , fig. 22), la largeur maximale se situant vers le milieu de la longueur. Bord frontal tronqué (27 ex.) ou plus rarement faiblement arrondi (8 ex.). Commissures toujours tranchantes, les valves se réunissant suivant un angle aigu. Commissures latérales rectilignes. Commissure frontale rectimarginée. Crochet court, non crêté, dressé. Foramen circulaire. Le recourbement du crochet court masque le symphytium (8 ex.) ou bien celui-ci est peu exposé (19 ex.). Les plaques deltidiales réunies en une pièce unique ne sont visibles que sur 8 exemplaires. Le septum médian, visible à travers le test de 23 spécimens, s'étend sur la moitié de la longueur de la valve dorsale.
Cette morphologie est tout à fait comparable à celle des types figurés par Leymerie (1842), mais avec des dimensions réduites d'environ de moitié : longueur moyenne : 11,3 mm pour 22 mm (intervalle de variation : 8,9-14 mm). Ces dimensions sont, par contre, identiques à celles des spécimens de Sardaigne données par Dieni et al. (1973). Contrairement aux exemplaires de diverses localités rapportés à tort à pseudojurensis par différents auteurs (voir synonymie), il n'y a ni pli dorsal, ni dépression ventrale influant sur le relief antérieur des valves chez la vraie pseudojurensis. Sur le contour des coquilles, l'indentation frontale est également absente. L'espèce a été rapportée au genre Belothyris Smirnova par Dieni et al. (1973).

Extension verticale et répartition géographique. Est du Bassin de Paris : Hauterivien du département de l'Aube (Marolles, Vendeuvre, Avallon) (Leymerie, 1842). Hauterivien inférieur du Centre-Est de la Sardaigne (Puntà Doroné, Lanaitto, vallée de l'Orudè, Dorgali) (Dieni et al., 1973).
Valanginien de Zeghrine, à l'Est de Beyrouth (Liban).

4. Répartition et âge de la faune de brachiopodes de Zeghrine

La faune de Brachiopodes de Zeghrine est surtout connue dans le Jura suisse et dans le Jura français, depuis les environs de Neuchâtel jusqu'à Hauteville dans le Bugey (Jura méridional). Les principaux gisements en Suisse cités dans la littérature paléontologique se situent dans le Landeron, au Cressier, dans les environs d'Hauterive et de Valangin, la vallée de Nozon et pour le canton de Vaud, à Arzier, Sainte-Croix et à l'Auberson. Dans le Jura français, on peut citer les gisements de Villers-le-Lac, Metabief, Morteau (Doubs), de Censeau (Jura) ainsi que Vesancy près de Gex et Hauteville (Ain). Certaines espèces se retrouvent dans l'Est du Bassin de Paris (Belothyris pseudojurensis dans le département de l'Aube) ou en Haute-Provence, comme Terebratulina biauriculata dans les Marnes à Térébratulines de l'arc de Castellane ou dans le département des Bouches-du-Rhône. Certains éléments de la faune ont également été signalés dans les Alpes bernoises, en Allemagne du Nord, en Crimée, dans les Carpathes centrales ou en Tchéquie (montagnes de Stràzovsk) ainsi que dans le Centre-Est de la Sardaigne. La présence même partielle de cette faune reste à confirmer en Géorgie, au Daghestan, en Crimée, en Espagne et dans la Meseta marocaine occidentale (arrière-pays de Casablanca, Mazagan et Safi). Le lecteur pourra se reporter aux paragraphes extension verticale et répartition géographique des diverses espèces décrites dans ce travail.

L'âge global de la faune est Valanginien sensu lato (par exemple, les couches A et B d'Arzier in Loriol, 1862, 1864, 1868, datées du Valanginien inférieur --zones à Pertransiens et à Neocomiensiformis-- par Jan du Chêne et al., 2016) et même Hauterivien en ce qui concerne celui donné par Lamellaerhynchia hauteriviensis. Si la faune débute bien dès le Valanginien inférieur dans les Marnes d'Arzier, la plupart des espèces connaissent leur apogée dans les Calcaires à Alectryonia, dans les Marnes à bryozoaires ou encore dans les Marnes à Astieria, formations toutes datées du Valanginien supérieur (zones à Verrucosum, à Trinodosum et à Callidiscus pour Walter, 1989, Fig. 4). Les datations bien documentées plaident pour un âge Valanginien mais ne permettent pas distinguer le sous-étage.

Sur le plan paléoécologique, il faut noter l'abondance de coquilles jeunes à Zeghrine. C'est le cas de Lamellaerhynchia hauteriviensis, de Loriolithyris valdensis, de Terebratulina biauriculata et de Belothyris pseudojurensis. La présence de plus grandes coquilles, voire d'adultes, exclut toute hypothèse de tri des coquilles par les courants avant leur ensevelissement. Ces observations témoignent de conditions environnementales peu favorables à la fixation et au développement des organismes benthiques fixés comme les Brachiopodes : Forts apports de matériaux terrigènes et hydrodynamisme assez faible ne permettant pas (ou peu) le renouvellement des apports trophiques. Une même situation se retrouve dans le Valanginien de Villereversure (Ain) où un abondant matériel a été collecté.

5. Conclusions

L'étude des brachiopodes de Zeghrine et les extensions verticales des mêmes espèces connues par ailleurs (en particulier dans la couche 2 de Villereversure, Jura méridional) permettent de dater la Formation de Salima du Valanginien sans plus de précision (Fig. 5 ). En effet, aucune des deux hypothèses précédemment envisagées, i.e., un âge Valanginien inférieur (Granier et al., 2016) ou un âge Valanginien supérieur (Maksoud et al., 2020), ne peut être confirmée ou définitivement rejetée.

Fig. 5
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Figure 5 : Les différentes interprétations des lacunes encadrant la Formation de Salima. Cette unité lithostratigraphique qui n'apparaît pas dans la première colonne correspondant à l'interprétation de Dubertret (1963) était alors rapportée au Jurassique supérieur. La deuxième colonne correspond à l'hypothèse préférée de Granier et al. (2016) proposant un âge Valanginien inférieur et la troisième colonne correspond à l'hypothèse d'un âge Valanginien supérieur avancée par Maksoud et al. (2020). La quatrième colonne présente notre interprétation basée sur la seule faune de brachiopodes de Zeghrine, interprétation plus ouverte que les deux précédentes, mais ne les excluant pas. Légende : "Jur. sup." = "Jurassique supérieur" ; "Apt. inf." = "Aptien inférieur" ; "Apt. sup." = "Aptien supérieur".

Remerciements

Le premier auteur (Y.A.) remercie P. Binard pour son assistance efficace dans le montage de la planche photographique. L'ensemble des auteurs s'accorde pour adresser leurs remerciements à Philippe Fauré et Sibelle Maksoud pour leurs suggestions, même si toutes ces dernières n'ont pas nécessairement été prises en considération. Ainsi, les opinions exprimées dans la version publiée de cet article n'engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue des rapporteurs.

Références bibliographiques

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Planche

Planche 1 :
1-3 : Sulcirhynchia valangiensis (Loriol). Marnes d'Arzier. Valanginien inférieur. Arzier (Vaud). Morphogenèse d'après trois coquilles de taille croissante.
4 : Lamellaerhynchia desori (Loriol). Marnes d'Arzier. Valanginien inférieur. Arzier (Vaud).
5 : Lamellaerhynchia hauteriviensis Burri. Hauterivien inférieur, Zone à Acanthodiscus radiatus. Sainte-Croix (Vaud).
6 : Lamellaerhynchia hauteriviensis Burri. Zeghrine (Liban).
7-10 : Loriolithyris valdensis (Loriol). Calcaires à Alectryonia. Valanginien supérieur. Villereversure (Ain).
11-12 : Loriolithyris valdensis (Loriol). Zeghrine (Liban).
13-14 : Loriolithyris latifrons (Pictet). Zeghrine (Liban).
15 : Sellithyris carteroniana (Orbigny). Valanginien. Arzier (Vaud).
16-17 : Terebratulina arzierensis (Loriol). Valanginien. Arzier (Vaud).
18-19 : Terebratulina biauriculata (Orbigny). Zeghrine (Liban).
20-22 : Belothyris pseudojurensis (Leymerie). Zeghrine (Liban). 20-21 : deux exemplaires étroits de taille croissante. 22 : exemplaire plus large.
Coquilles de Zeghrine : coll. Ferry. Coquilles du Jura suisse et français : coll. Alméras. Spécimens représentés en grandeur naturelle. Le matériel étudié (FSL 706678 à 706694) et les spécimens figurés (FSL 706656 à 706677) sont conservés au Centre commun des Collections de Géologie de l'Université Claude-Bernard, Lyon 1.
Photographies : Y. Alméras.

Pl. 1
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