mots clé: berthiérine, chamosite, céladonite, glauconite, minéraux glauconitiques, phyllites, phyllite V = odinite (Voir page), phyllite C

Les études minéralogiques originales, développées entre 1967 et 1988, ont porté sur les minéraux argileux formés en relation avec la mer (voir ref. 17F): les minéraux glauconitiques (aussi comparés à la céladonite) et les minéraux de la verdine (aussi comparés à la berthiérine et à la chamosite). On a montré que ces minéraux constituaient, chacun, une réponse spécifique à un environnement particulier. Cette variété est caractérisée par 1- la forme et la taille cristalline, 2- la composition chimique, 3- la famille minérale.

- aspects des minéraux glauconitiques

Il existe une série continue entre la smectite glauconitique et le mica glauconitique (nommé glauconite au sens propre). Ces deux termes ultimes de la famille se distinguent par la teneur en potassium interfoliaire qui croit depuis la smectite jusqu'au mica en même temps que les diffractogrammes mettent en évidence un épaisseur des feuillets qui passe de 14 Å à 10 Å (voir graphique).
Les résultats principaux de nos études minéralogiques démontrent que les minéraux glauconitiques ont une composition chimique globale différente de celles des autres minéraux argileux si l'on prend soin de ne pas analyser des mélanges (voir graphique). Leur aspect cristallin est aussi particulier notamment pour le pôle mica qui s'organise en cristallites aux feuillets de dimension atteignant 10 µm (voir photo).

- aspects des minéraux des verdines

Il existe plusieurs sortes de phyllosilicates dans les verdines (GSO, ref. 206, voir ref. 227F). La phyllite V initiale est très particullière avec sa combinaison unique d'ions bi- et trivalents dans le feuillet octaédrique d'épaisseur 7 Å (voir photo). Ce minéral est bien représenté dans le lagon de Nouvelle Calédonie et au large de la Guinée (entre les Iles de Los). Il a été nommée odinite par Bailey (1988) (voir page). La phyllite V évoluée montre des feuillets réarrangés en plusieurs minéraux (de type pyrophyllite, chlorite, composite 7-14 Å). La phyllite C, une sorte d'intermédiaire smectite/chlorite gonflante, est propre au Sénégal dans les dépôts influencés par des eaux sursalées.

- aspects de la céladonite

Dans les roches volcaniques parcourues par des fluides en relation avec l'eau de mer, le minéral céladonite se forme. Nos études réalisées entre 1984 et 1990 ont montré que sa structure minérale est proche de celle de la glauconite mais que sa forme cristalline est différente, plus grande et en lattes (voir photos) et que sa composition chimique globale est distincte.
Ces observations ont permis une application originale : la recherche de la provenance des pigments de fresques gallo-romaines à partir de prélèvements réduits (GSO, ref. n° 165, 232).

- Travail principal :

Odin G.S., (Rédacteur) 1988. Green marine clays; oolitic ironstone facies, verdine facies, glaucony facies and celadonite-bearing rock facies, a comparative study. Developments in Sedimentology, 45, Elsevier Publ. Amsterdam, XXIII+445 pp. (voir réf. 200F)

En milieu marin intertropical peu profond, la formation de minéraux argileux était mal interprétée jusqu’à ce travail qui révèle leur néoformation par croissance cristalline. Ces minéraux étaient confondus depuis des décennies soit avec les minéraux des glauconies soit avec la berthiérine. L’analyse précise de l’un de ces minéraux identifié de façon préliminaire phyllite V, révèle une structure et une composition originale et constante pour des gisements largement répartis dans le monde actuel. Le minéralogiste S. W. Bailey le formalisera sous le nom : odinite.

Remerciements : les études de microscopie haute résolution furent réalisées par A. Amouric.