Holocène
Les sapropèlesa méditerranéens sont des sédiments présentant une alternance caractéristique de dépôts blancs carbonatés et noirs riches en matière organique, appelés. Ces derniers se produisent en périodes interglaciaires, glaciaires et en périodes de transition, depuis environ 7 MA (= Messinien), et des dépôts semblables ont été reconnus dans les sédiments marins émergés par l’activité tectonique depuis 25 MA (= Miocène moyen).
Connus entre le détroit Siculo-Tunisien et le Bassin Levantin, ainsi qu’en mer Tyrrhénienne, les sapropèles ont été récemment observés dans le Bassin occidentale, en mer d’Alboran et en mer Catalane. Ils sont totalement dépourvus notamment de foraminifères benthiques. Cette absence d’organismes vivants sur les fonds marins et la préservation de la matière organique sont le témoignage d’une anoxie des eaux de fond, c’est-à-dire de l’absence de tout apport d’oxygène vers les eaux de fond.
Le dernier sapropèle, noté S1, s’est produit au début de l’Holocène et le début de cet épisode est daté à environ 8570 BP. Sa durée est difficilement quantifiable .
Deux hypothèses existent pour expliquer la formation des sapropèles :
- par une augmentation de la productivité biologique, liée à un apport accru de nutriments par les rivières soit à un apport massif d’eau douce, essentiellement par le Nil en raison de fortes pluies de mousson africaine - mais cela ne se vérifie pas.
- par une stagnation des eaux méditerranéennes et l’absence de renouvellement des eaux de fond, et donc d’apport d’oxygène au fond, permettant ainsi la préservation de la matière organique : à une modification du bilan entre les pluies et l’évaporation sur l’ensemble de la région méditerranéenne.
Si le mécanisme de formation des sapropèles par une diminution de la densité des eaux de surface et une modification de la circulation des masses d’eau en mer Méditerranée recueille maintenant un large consensus, la cause de tels changements et, plus particulièrement, l’origine des eaux douces, font encore à l’heure actuelle l’objet de débats.
Ces événements constituent des marqueurs chronologiques précieux permettant l’élaboration précise d’une échelle des temps géologiques des derniers 15 MA.
a sapropel: du grec sapros « pourri, gâté »et du grec pelos « boue, vase ». Mot crée en 1904 par Henry Potonié, un paléo-botaniste allemand.
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