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MÉDITERRANÉE

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    Pour comprendre la faune actuelle de la Méditerranée et appréhender sa biodiversité ne peut se faire qu'en prenant en compte l'histoire géologique récente de cette mer, qui commence au Miocène.
    Une tendance au réchauffement se poursuit durant le Miocène. La mer Méditerranée a fonctionné comme passage Indo-Pacifique-Atlantique jusqu'au début du Miocène. Elle se fermer définitivement à l'Est au Burdigalien moyen malgré une courte ouverture possible au Serravalien. Son extension géographique actuelle ne sera atteinte qu'au cours du Pliocène.

Savoir plus... sur le Cénozoïque - sur la tectonique... de la Mer Méditerranée

    Jusqu'au Burdigalien (Miocène moyen), le climat était beaucoup plus chaud et la mer Méditerranée accueillait de nombreux éléments à affinité tropicale à subtropicale. Vers la fin de la période, le climat dominant reste subtropical, voire tempéré-chaud. Seule une fraction des biotopes marins tropicaux a survécu au Tortonien.
    Les caractéristiques hydrologiques de la mer Méditerranée sont acquises au cours du Serravalien vers 12-13 MA à la suite du poinçonnement de l'Asie par la sous-plaque arabique qui a définitivement interrompu la dernière communication marine qui unissait l'espace méditerranéen à l'Océan Indo-Pacifique.

    Au Miocène supérieur, les biotopes marins benthiques ont gardé leur tendance subtropicale avec des faunes marines à abondants éléments tropicauxet subtropicaux, y compris les récifs coralliens, présents au stade Tortonien. Le climat devient de plus en plus aride dans l'hémisphère nord. Basé sur la végétation terrestre, le nord et le centre méditerranéens est sous climat sub-tempéré chaud.

    La forme du bassin méditerranéen ressemblait à sa forme actuelle; la période était marquée par des évenements géodynamiques et hydrodynamiques importants. La mer Méditerranée est alors séparée de l'Atlantique et devient un bassin fermé (à partir de 7 MA) par l'émersion tectonique progressive de l'arc Gibraltar (7-5 MA) accompagnée d'une baisse du niveau de la mer par une glaciation eustatique (vers 5,5 MA) avec une augmentation mondiale de la salinité des eaux de surface. Ces évènements provoquent un isolement de la Méditerranée, ce qui, en plusieurs étapes d'évaporation non-compensés, a changé profondement les conditions de sédimentation et créé des circonstances favorables aux dépôts d'évaporites.

    C'est le début de la crise messinienne.

    Bien que les événements liés à la crise Messinienne de salinité soient parmi les plus étudiés de l'histoire de la Terre, les analyses, interprétations et hypothèses restent largement divergentes.
    On ne peut que regretter que la faible utilisation de la macrofaune fossilisée dans la compréhension de cette crise : la bionomie benthique de l’Actuel au Miocène reste une des clés pour appréhender les étapes de cet événement dont il faudra démontrer qu’il est une crise biologique et pas seulement géologique. Plusieurs groupes bathyaux dont les brachiopodes, les mollusques, crustacés, poissons, ont en effet persisté pendant tout le Miocène, attestant de la présence permanente de bassins profonds sous conditions marines normales.

    La fin de la crise de salinité divise les géologues entre deux concepts opposés :

• dilution généralisée, dite Lago-Mare, avec restauration soudaine des conditions marines à la base du Zancléen,
• remplissage marin partiel ou complet dès le Messinien supérieur.

 
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