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2022 (vol. 22) 

Nouveaux grands foraminifères benthiques de la Formation d'Oldsmar (Éocène inférieur à moyen) du sud-est de la Floride (États-Unis d'Amérique)
Edward ROBINSON & Kevin J. CUNNINGHAM

 | HTML  | PDF [3.071 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2221

 Résumé :  Nous décrivons ici deux taxons de grands foraminifères benthiques provenant de puits forés dans les couches éocènes du sud-est de la Floride. Il s'agit d'espèces nouvelles pour la Floride péninsulaire et la région caribéenne. Saudia floridana n.sp. est caractéristique d'une association de foraminifères de la partie supérieure de la Formation d'Oldsmar, comprenant également Helicostegina gyralis, de grandes formes du groupe Cushmania americana, et Gunteria floridana. Globogypsinoides browardensis n.gen. n.sp. apparaît dans une seconde association de foraminifères de la partie médiane de la Formation d'Oldsmar, accompagnée de Borelis cf. floridanus, Coskinolina cf. yucatanensis et de grands rotaliidés non encore décrits à ce jour. Un âge yprésien est attribué à l'association de foraminifères de l'unité médiane d'Oldsmar et un âge lutétien à celle de l'unité supérieure d'Oldsmar. Ces deux associations indiquent des bathymétries de -40 m ou moins pour la partie interne de la plate-forme de Floride pendant le dépôt des couches de l'Éocène inférieur à moyen des parties moyenne à supérieure de la Formation Oldsmar.

Carnets Geol., vol. 22, nº 21, p. 857-865

En ligne depuis le 25 décembre 2022


Notice Nomenclaturale, p. 866


Juste un endroit différent pour brouter ? Une occurrence inhabituelle de la trace d'alimentation d'un échinoïde Gnathichnus pentax sur un coprolithe de vertébrés marins (Miocène, Italie) et ses implications paléoéthologiques
Alberto COLLARETA, Emanuele PERI, Stephen J. GODFREY & Giovanni BIANUCCI

 | HTML  | PDF [3.071 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2220

 Résumé :  Les matières fécales produites par les vertébrés et les macro-invertébrés marins contiennent une quantité suffisante de matière organique pour représenter une source de nourriture utilisable pour un large éventail d'animaux macroscopiques. Dans certains environnements marins modernes, la coprophagie représente une interaction trophique cruciale dans les réseaux trophiques. Dans les écosystèmes anciens, la coprophagie par des animaux macroscopiques est parfois illustrée par des coprolithes qui présentent des traces de morsure ou des terriers. Ici, nous rapportons un spécimen de Gnathichnus pentax présent sur un coprolithe de vertébré, parfaitement préservé et lui-même mordu par des vertébrés, provenant des dépôts calcaires marins de la Pietra leccese (Miocène, sud de l'Italie). Cette occurrence inhabituelle est interprété comme une preuve de l'activité alimentaire d'un échinoïde régulier; en particulier, il peut résulter soit d'une coprophagie exploratoire, soit du broutage d'un film algal (microbien) qui s'était développé localement à l'extérieur des fèces. Renforçant la première interprétation, le développement de communautés microbiennes sur les matières fécales submergées conduit souvent à leur destruction ; en outre, certains échinodermes vivants antarctiques sont bien connus pour se nourrir habituellement d'excréments de vertébrés et la coprophagie semble être assez répandue chez les oursins. D'autre part, à l'appui de l'hypothèse du broutage algal, seule une zone limitée de la surface externe des fèces était sujette au pâturage, et la trace résultante est bien définie, ce qui suggère que l'oursin en train de se nourrir visait un endroit précis à l'extérieur de l'excrément alors que le dernier était déjà assez raide. À notre connaissance, le spécimen de G. pentax étudié ici représente le premier enregistrement publié de cet ichnotaxon sur un coprolithe.

Carnets Geol., vol. 22, nº 20, p. 847-855

En ligne depuis le 25 décembre 2022


Mise en évidence de changements paléoenvironnementaux au Miocène-Holocène dans l'estuaire du Rio Tinto (Sud-Ouest de l'Espagne) par des données sédimentologiques, géochimiques et faunistiques
Manuel ABAD, Marta ARROYO, Francisco RUIZ, María Luz GONZÁLEZ-REGALADO, Joaquín RODRÍGUEZ VIDAL, Luis Miguel CÁCERES, Tatiana IZQUIERDO, Antonio TOSCANO, Paula GÓMEZ, Gabriel GÓMEZ & Verónica ROMERO

 | HTML  | PDF [3.071 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2219

 Résumé :  Cet article étudie l'évolution paléoenvironnementale des couches d'un carottage d'une vingtaine de mètres effectué dans une petite anse de l'estuaire de Tinto-Odiel (Sud-Ouest de l'Espagne). La reconstitution des environnement est étayée par des données sédimentologiques, géochimiques et paléontologiques, ainsi que par des datations absolues. On y a distingué sept phases avec le passage des milieux marins du Néogène supérieur à un bassin d'eau douce sub-récent et un remplissage anthropique final. D'après ces données, cette zone a été ennoyée lors du maximum de la transgression MIS-1 (6500-5200 ans calibrés AP), avec la présence temporaire d'un chenal infralittoral avec des herbiers à phanérogames. Au cours de cette évolution, trois pics géochimiques ont été détectés ; ils correspondent successivement 1) aux premiers indices d'activités minières (~4500 ans calibrés AP), 2) à un épisode d'exploitation minière intensive (1850-1960) et 3) à une période industrielle (1966-1985) caractérisée par le déversement dans cet estuaire de déchets très polluants.

Carnets Geol., vol. 22, nº 19, p. 825-845

En ligne depuis le 25 décembre 2022


Bivalves ptériomorphes pliocènes du Sahel d'Alger (Algérie) : Systématique et paléo-écologie
Sabiha TALMAT, Madani BENYOUCEF, Bruno FERRÉ, Sabrina BOUZEGUELLA & Fatma-Zohra OUCHENE

 | HTML  | PDF [3.071 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2218

 Résumé :  Une centaine de spécimens de bivalves ptériomorphes ont été récoltés dans les dépots marins des formations marno-sableuses pliocènes du Sahel d'Alger qui correspondent à des faciès de transition entre les dépots marneux profonds du Plaisancien et les dépots molassiques de l'Astien. Ils sont ici analysés sur le plan taxonomique, taphonomique, paléoécologique et paléoenvironemental. L'inventaire taxonomique préliminaire comprend 27 espèces appartenant à huit familles : Arcidae, Nuculidae, Glycymeridae, Spondylidae, Pectinidae, Plicatulidae, Gryphaeidae et Ostreideae. Deux unités sédimentaires avec une biodiversité différente des bivalves ont été reconnues : La première peu profonde de milieu infralittoral est caractérisée par Flabellipecten alessii, Aequipecten angelonii, Ostrea lamellosa et O. edulis ; la seconde, plus profonde, circalittorale comprend principalement Amusium cristatum. Les coquilles de ces bivalves comportent des traces de sclérobiontes. Les traces de bioérosion sont principalement attribuables à des éponges clionides (Entobia isp.), des polychètes (Maeandropolydora isp. et Caulostrepsis isp.), des bivalves (Gastrochaenolites isp.) et à des gastéropodes prédateurs (Oichnus isp.). Les organismes encroûtants identifiés sont des valves d'huîtres juvéniles, des balanes, des polychètes (serpulidés) et des bryozoaires indéterminés. L'analyse de ces traces majoritairement observées sur les bivalves de grande taille indiquerait plutôt un changement environnemental progressif, d'un milieu à haute énergie vers une à basse énergie et des eaux plus profondes, et devrait correspondre à une mer plutôt peu profonde avec des eaux bien oxygénées.

Carnets Geol., vol. 22, nº 18, p. 795-824

En ligne depuis le 25 décembre 2022


Nannofossiles calcaires du Bédoulien sommital et du Gargasien inférieur de La Tuilière - St-Saturnin-lès-Apt (région du stratotype de l'Aptien, Vaucluse, Sud-Est de la France)
Bernard C. LAMBERT

 | HTML  | PDF [3.071 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2217

 Résumé :  Une coupe composite de 148 m localisée dans la région stratotypique de Gargas (Sud-Est de la France) a été étudiée pour son contenu en nannofossiles calcaires. Les quatre coupes couvrent le Bédoulien supérieur et le Gargasien inférieur. La limite entre Aptien inférieur (Bédoulien) et Aptien supérieur (Gargasien) a été reconnue à la partie inférieure de la coupe basale au sud du village de Clavaillan. Un total de 75 échantillons ont été préparés pour l'analyse taxinomique et stratigraphique.
Eprolithus floralis est présent dans les premiers échantillons de la succession stratigraphique. La première apparition de cette espèce qui marque la base de la sous-zone NC7A a été documentée dans la partie sommitale de l'Aptien inférieur (Bédoulien) dans d'autres coupes du Sud-Est de la France. La dernière apparition du genre Micrantholithus a été utilisée pour identifier la base de la sous-zone NC7B. Cette limite de sous-zone a été placée à 48 m dans la coupe Les Gays I (113.5m dans la coupe composite) en dessous de la première apparition du foraminifère planctonique Globigerinelloides ferreolensis dans l'échantillon du dessus (50 m). La première apparition de Braarudosphaera africana est identifiée comme un horizon régional à l'intérieur de la partie inférieure de la sous-zone NC7A et un repère local pour la limite Bédoulien/Gargasien. Cet événement a été placé à 15,5 m dans la coupe de Clavaillan à la base de la Zone à Dufrenoyia furcata (ammonite) et dans le "Niveau Blanc inférieur" (marqueur NB1).
Une attention particulière a été portée aux Nannoconidés toujours abondants à très abondants dans tous les échantillons. Sur cet intervalle stratigraphique relativement court, cinq groupes morphologiques principaux (A-E) avec une quinzaine d'espèces ont été identifiés. Quatre biozones à Nannoconus, dont une subdivisée en deux sous-zones, ont été distinguées. La biozone B est limitée au Bédoulien et a été corrélée à la partie inférieure de la sous-zone NC7A (i.e., NC7A1). Les biozones GI et GII (A-B) ont été corrélées à la partie supérieure de la sous-zone NC7A (i.e., NC7A2) et la biozone GIII à la sous-zone NC7B dans le Gargasien.
Assipetra, un autre genre résistant à la dissolution, a également été pris en considération dans les analyses semi-quantitatives, dont les représentants ont été séparés en petites et grandes formes sur la base d'un seuil de taille de 10 μm. Les taux les plus élevés de grands morphotypes sont reconnus dans les 10,5 m inférieurs de la coupe de Clavaillan (Bédoulien). Cet épisode est à peu près équivalent de l'acmé à grande Assipetra observée dans la partie basale de la coupe de Serre Chaitieu dans le bassin Vocontien voisin.

Carnets Geol., vol. 22, nº 17, p. 745-793

En ligne depuis le 11 novembre 2022


Affleurements paléoentomologiques (insectes fossiles) au Liban
Sibelle MAKSOUD, Bruno R.C. GRANIER & Dany AZAR

 | HTML  | PDF [7.133 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2216

 Résumé :  Avec 35 affleurements crétacés recelant des insectes fossiles, soit dans de l'ambre, soit sous forme d'impressions-compressions (adpressions) de roches (marnes, calcaires, cinérite ou dysodile), le Liban a depuis toujours significativement contribué aux progrès de la paléoentomologie et à l'amélioration de notre compréhension de l'évolution des insectes et de leur paléobiodiversité. En dépit de sa petite superficie, ce pays peut être considéré comme l'un des plus riches en gisements fossilifères ayant fourni des insectes. Ceci est dû principalement à son histoire géologique dans le cadre paléogéographique de la Péritéthys au cours du Crétacé inférieur et "moyen", i.e., dans un domaine équatorial ou subéquatorial avec notamment des paléoenvironnements fluvio-lacustres à proximité de forêts tropicales ou des paléoenvironnements marins proximaux subtropicaux. Un examen exhaustif de tous les affleurements avec des insectes a été réalisé et une liste détaillée de tous les insectes fossiles du Liban est fournie.

Carnets Geol., vol. 22, nº 16, p. 699-743

En ligne depuis le 14 septembre 2022


Un heliolitide discoïde Proporidae nouveau de l'Ordovicien supérieur de la région baltique : Morphologie et modalités de croissance
Yves PLUSQUELLEC, Jaap EYZENGA & Percy S.F. van KEULEN

 | HTML  | PDF [1.242 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2215

 Résumé :  Une très petite espèce de Proporidae discoïde (Heliolitida), principalement conservée à l'état de moulage naturel dans le chert d'Öjlemyr, un calcaire silicifié de l'Ordovicien supérieur (Katien terminal), connu sous formes de blocs erratiques dans les dépôts du paléofleuve Eridanos, dans l'Ouest et le Nord-Est de la province hollandaise de l'Overijssel et des deux côtés de la frontière allemande est décrite en détail. Le matériel est attribué au genre Pinacopora Nicholson & Etheridge, 1878, réhabilité ici, proche de Propora Milne-Edwards & Haime, 1849, et une nouvelle espèce, P. baltica, est proposée. L'espèce, en plus des caractères propres au genre et des données biométriques, se caractérise principalement par des rides septales larges, faiblement proéminantes, portant de petites épines disposées sans ordre et alternant avec des sillons interseptaux étroits et lisses. Pour la première fois chez les heliolitides, un mode de développement de la colonie de type pleurodictyoïde est décrit. Seulement deux espèces de Pinacopora sont connues, P. baltica n. sp. (Ordovicien supérieur) et P. grayi Nicholson & Etheridge, 1878 (Silurien inférieur), respectivement dans Baltica et Laurentia.

Carnets Geol., vol. 22, nº 15, p. 685-698

En ligne depuis le 14 septembre 2022


Notice Nomenclaturale, p. 684


Tethysian, Tethyan ou ... Tethys Ocean et Tethys
Bruno GRANIER

 | HTML  | PDF [125 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.22EN1

 Résumé :  Dans la langue anglaise, Tethys est un nom pour lequel il était superflu de créer un qualificatif dédié. L'utilisation des qualificatifs Tethyan ou Tethysian est fortement déconseillée. Rappelons, car il existe beaucoup de confusion sur ce point, que les taxons dont les noms comprennent la racine -tethy- sont nommés d'après la déesse grecque alors que ceux dont les noms portent le radical -tethys- font référence à l'Océan Téthys dans sa graphie allemande (Suess, 1901), française (Suess, 1902) ou anglaise (Suess, 1908).

Remerciements à nos lecteurs germanophones (Olaf Elicki, Mike Reich, Torsten Scheyer, Ekbert Seibertz, ...) pour nous avoir signalé quelques erreurs grammaticales : par exemple, dans le premier tableau, on devrait lire "(die) Tethys" au lieu de "(der) Tethys". [12/08/2022]

 
Carnets Geol., vol. 22, Notice éditoriale 1, p. 681-683

En ligne depuis le 10 août 2022


Le Calcaire de Tuburan (Crétacé inférieur) de l'île de Cebu, Philippines : Microfaciès, micropaléontologie, biostratigraphie et perspectives paléogéographiques
Jerali RODRIGO & Felix SCHLAGINTWEIT

 | HTML  | PDF [4.570 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2214

 Résumé :  La présence de blocs de calcaires d'eaux peu profondes, recelant des orbitolinidés (Calcaire de Tuburan), incorporés dans la succession volcanique de l'île de Cebu, au centre des Philippines, est connue depuis les années 1950. Toutefois, nous manquions d'études taxonomiques comprenant des données biostratigraphiques robustes, ou alors ces dernières étaient peu ou mal étayées. Nous signalons ici la présence de plusieurs taxons : Mesorbitolina texana (Roemer), des formes de transition entre M. texana et M. subconcava (Leymerie), Mesorbitolina birmanica (Sahni), Palaeodictyoconus actinostoma Arnaud-Vanneau & Schroeder, Neorbitolinopsis conica (Matsumaru), Paracoskinolina sp., ainsi que de quelques autres foraminifères benthiques (genres Akcaya, Praechrysalidina, Vercorsella), qui attestent d'un âge Aptien supérieur. L'âge Albien supérieur antérieurement retenu pour le Calcaire de Tuburan, basé sur Neorbitolinopsis conulus (Douvillé), est donc rejeté. Cela pourrait provenir d'une erreur d'identification avec Neorbitolinopsis conica (Matsumaru), un orbitolinidé de  l'Aptien - Albien inférieur récemment révisé. La rareté des dictyoconidés du Crétacé inférieur dans le Calcaire de Tuburan est attribuée à l'absence d'environnements favorables, i.e., à l'absence de faciès  lagunaires étendus, une caractéristique des plates-formes carbonatées des marges continentales passives. Les microfaciès identifiés ici correspondent  plutôt à ceux de bordures de plate-forme externe avec coraux, stromatoporoïdes, sclérosponges (par exemple, Acanthochaetetes) et foraminifères planctoniques. La (micro-) faune de l'île de Cebu que nous avons pu étudier présente des similitudes frappantes avec celle d'associations signalées dans les guyots de l'ouest et du centre du Pacifique. Les âges supposés de ces dernières sont plus jeunes (jusqu'à la fin de l'Albien) mais établis sur des données qui ne devraient pas résister à une nouvelle expertise. En conclusion, nous proposons un modèle dans lequel le Calcaire de Tuburan de l'île de Cebu est interprété comme représentant les vestiges de la couverture calcaire d'un ancien guyot qui aurait pris naissance à partir d'une île volcanique dans le Pacifique centre-ouest avant d'être incorporé dans un prisme d'accrétion (ou zone de mélange) lié aux processus régionaux de subduction et de collision.

Carnets Geol., vol. 22, nº 14, p. 661-679

En ligne depuis le 10 août 2022


Chronostratigraphie du Tithonien-Hauterivien (Jurassique terminal-Crétacé inférieur), du sous-domaine méditerranéen-caucasien et des Andes méridionales : Un exercice stratigraphique et l'échelle de temps
Robert W. SCOTT

 | HTML  | PDF [1.106 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2213

 Résumé :  De nouvelles datations radio-isotopiques des strates de l'intervalle Tithonien-Hauterivien du Bassin de Neuquén contribuent à significativement recalibrer les âges numériques du Crétacé inférieur. Afin d'évaluer les implications de la révision de ces âges, un exercice de corrélation graphique incluant vingt-trois coupes andines de l'intervalle Tithonien-Hauterivien a été réalisé. Il intègre les distributions de 254 espèces, les limites de séquence, les chrons de polarité et les âges radio-isotopiques qui composent la base de données ANDESCS. Cette base de données reproduit fidèlement l'ordre des zones d'ammonites andines et les replace sur l'échelle métrique relative d'une coupe composite de référence. Les éléments de la base de données ANDESCS ont été corrélés avec la base de données LOK2016 qui restitue les distributions des ammonites, calpionelles et nannofossiles ainsi que des chrons de polarité pour l'intervalle Tithonien-Albien pour des coupes de référence d'étages du sous-domaine méditerranéo-caucasien. En 2017, ces distributions furent calibrées sur les millions d'années de la GTS2016. Bien que la plupart des ammonoïdes andins soient endémiques du sous-domaine indo-pacifique, des zones de nannofossiles et de calpionelles ainsi que des chrons de polarité ont été reconnus dans les deux sous-domaines.
Cet exercice stratigraphique permet de placer la base du Berriasien telle que définie en France au sein de la Zone à Substeueroceras koeneni. Dans les coupes andines, cette limite est corrélée avec celle des zones à Crassicolaria et à Calpionella datée d'environ 141 Ma. La base du Valanginien définie par Calpionellites darderi se corrèle avec la Zone à Neocomites wichmanni du Bassin de Neuquén recalibrée à 139,50 Ma, ce qui est confirmé par de multiples datations en Argentine, au Mexique, au Tibet et en d'autres régions. La base de l'Hauterivien est corrélée avec la base de la Zone à Holcoptychites neuquensis du Bassin de Neuquén recalibrée à 131 Ma. Le sommet de l'Hauterivien se trouve dans la Zone à Sabaudiella riverorum du Bassin de Neuquén et est daté de 127 Ma sous une discordance.
Les cycles astrochronologiques cyclostratigraphiques précédents ont fait l'objet de calculs de moyennes qui attribuent au Tithonien une durée de 5,67 myr, 5,27 myr au Berriasien, 5,30 myr au Valanginien, et 5,60 myr à l'Hauterivien. L'âge de chaque étage est alors recalculé en soustrayant ou ajoutant les durées révisées à l'âge le plus couramment attribué à la base du Valanginien soit 139,5 Ma. Ces âges constituent une révision de l'échelle de temps des étages Berriasien à Hauterivien. Les âges des limites des étages sont ainsi en moyenne 2,8 myr plus longs que ceux proposés suite aux dernières datations radio-isotopiques du Bassin de Neuquén.

Carnets Geol., vol. 22, nº 13, p. 619-660

En ligne depuis le 1 août 2022


Les algues corallines encroûtantes priaboniennes du bassin paléogène des Carpates centrales
Juraj HRABOVSKÝ & Dušan STAREK

 | HTML  | PDF [8.002 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2212

 Résumé :  Les algues corallines encroûtantes constituent un groupe d'organismes important pour la formation des calcaires du Priabonien inférieur du bassin paléogène des Carpates centrales. En dépit des efforts des premiers paléontologues, aucune classification ancienne ne tenait compte ni de l'éventail des caractéristiques diagnostiques, ni des concepts taxinomiques modernes, ce qui compromettait leur utilisation à des fins d'interprétations paléontologiques modernes. La situation a été rendue encore plus complexe lorsque les analyses génétiques des algues corallines actuelles ont mis en évidence les limites de la classification morpho-anatomique et l'existence d'un plus grand nombre de genres, lesquels peuvent aussi être identifiés dans le registre fossile. Parce que la paléontologie utilise exclusivement des caractères morpho-anatomiques, il est nécessaire de faire une synthèse des approches phylogénétiques moléculaires et de la classification paléontologique. Nos études paléontologiques basées sur les résultats publiés de la génétique moléculaire des algues corallines ont permis : 1) l'identification de dix-sept espèces morphologiques d'algues corallines regroupées en six genres : Sporolithon lugeoni, Sporolithon nummuliticum, Sporolithon sp. 1, Sporolithon sp. 2, Lithothamnion camarasae, Lithothamnion cf. corallioides, Lithothamnion prascoi, Lithothamnion cf. ramosissimum, Lithothamnion roveretoi, Lithothamnion sp., Phymatolithon sp., Mesophyllum fructiferum, Mesophyllum cf. engelhartii, Mesophyllum sp., Chamberlainium lemoinei, Lithoporella melobesioides et Lithoporella cf. minus ; 2) la description de Chamberlainium lemoinei (Miranda) comb. nov. connue depuis le Bartonien et 3) l'identification d'une algue coralline encroûtante unique provisoirement attribuée au genre Lithothamnion.

Carnets Geol., vol. 22, nº 12, p. 567-617

En ligne depuis le 1 août 2022


Zonation de l'Éocène de la région des Caraïbes et de l'Amérique centrale à l'aide des grands foraminifères benthiques
Simon F. MITCHELL, Edward ROBINSON, Ercan ÖZCAN, Mark M. JIANG & Natalie ROBINSON

 | HTML  | PDF [43.031 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2211

 Résumé :  Le matériel de notre étude des grands foraminifères benthiques (GFB) de l'Éocène de la Jamaïque provient de la récolte de spécimens dégagés. Leur distribution a été calée sur une échelle chronostratigraphique fondée sur les nannofossiles calcaires identifiés à partir de broyats des mêmes échantillons ou d'échantillons adjacents. Les résultats de ce calibrage biostratigraphique permettent d'élaborer une zonation détaillée de l'Éocène, soit 14 zones fondées en grande partie sur les lépidocyclinides et formes affines. On démontre que cette zonation peut s'appliquer aux Caraïbes et aux Amériques, depuis la partie septentrionale de l'Amérique du Sud et, via l'Amérique centrale, jusqu'à la partie méridionale de l'Amérique du Nord. La biostratigraphie par GFB s'appuie sur l'évolution des différents groupes. Trois zones sont ainsi identifiées pour l'Yprésien, six pour le Lutétien, trois pour le Bartonien et deux pour le Priabonien. Afin d'organiser taxinomiquement ces GFB, nous avons révisé les groupes importants présents à l'Éocène et utilisés dans notre zonation. Ils sont pour la plupart abondamment figurés. Notre révision réorganise les genres décrits en clades évolutifs et monophylétiques auxquels nous attribuons le niveau hiérarchique de famille et sous-famille. Nous fournissons des précisions sur les taxons publiés en donnant les critères qui ont servi à leur identification. Quelques taxons nouveaux (deux familles, une sous-famille, quatre genres et cinq espèces) sont introduits ici ; il s'agit de Butterliniana n. gen., Helicosteginidae n. fam., Helicostegina minor n. sp., Helicostegina jamaicensis n. sp., Helicostegina jeannemairae n. sp., Pseudolepidinidae n. fam., Orbitoininae n. subfam., Planorbitoinella n. gen., Polyorbitoinella n. gen., Polyorbitoinella lilyfieldensis n. sp., Orbitoina wrighti n. sp. et Nephronummulites n. gen.

Carnets Geol., vol. 22, nº 11, p. 409-565

En ligne depuis le 1 juillet 2022


Notice Nomenclaturale, p. 566


Commentaires sur Laya et al. (2021), "Dissolution of ooids in seawater-derived fluids - an example from Lower Permian re-sedimented carbonates, West Texas, USA" [Sedimentology 68 (6), 2671-2706]
Bruno R.C. GRANIER & Christopher G.St.C. KENDALL

 | HTML  | PDF [5.065 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2210

 Résumé :  Cette réévaluation d'une des interprétations antérieures des turbidites calcaires de la Formation Spraberry dans le champ pétrolier de Happy (comté de Garza, nord-ouest du Texas) est fondée sur des analyses pétrographiques de routine avec un microscope standard. La succession de modifications diagénétiques que nous avons reconnues dans ces dépôts en eaux profondes comprend une cimentation initiale relativement limitée par une calcite faiblement magnésienne suivie de la dissolution partielle ou complète des éléments figurés initialement composés d'aragonite et de calcite très magnésienne ; cette dissolution a été facilitée par la présence d'une porosité intergranulaire primaire résiduelle. Nos observations contredisent l'affirmation de Laya et al. (2021) selon laquelle la cimentation n'a laissé aucune porosité intergranulaire résiduelle, ce qui impliquerait qu'aucune dissolution ultérieure des ooïdes n'aurait été possible. Au lieu de cela, l'étude que nous avons réalisée à partir des mêmes lames minces a révélé qu'une porosité intergranulaire primaire résiduelle est encore présente comme en attestent d'ailleurs certaines photos de ces auteurs. La plupart des lames minces avec des faciès granulaires poreux montrent des vides de dissolution effondrés bordés par le ciment initial peu développé et affichent des valeurs de perméabilité mesurées comprises entre quelques mD (millidarcy) et quelques dizaines de mD.  Les ciments isopaques en calcite faiblement magnésienne sont observés dans presque toutes les lames minces, où ils tapissent les bords de la plupart des pores intergranulaires. Comme ces ciments ne remplissent pas complètement les pores, il existe toujours une porosité primaire résiduelle bien connectée et donc accompagnée d'une perméabilité certaine ; de plus, on note la quasi absence de ciment en calcite faiblement magnésienne dans les vides de dissolution, i.e., dans la porosité secondaire. La compaction affecte les éléments figurés et, lorsque ceux-ci sont partiellement dissous, les vides de dissolution mais aussi les espaces intergranulaires. La dissolution de l'aragonite (une composante majeure) et celle de la calcite très magnésienne (peut-être une composante mineure) n'ont probablement pas été contemporaines. La chronologie relative de la séquence paragénétique définie ici a dû être la suivante : 1) cimentation par une calcite faiblement magnésienne ; 2) dissolution de l'aragonite facilitée par l'oxydation de la matière organique dans les "biocristaux" des bioclastes et des cortex oolithiques ; 3) formation d'une brèche d'écrasement, par compaction d'abord mécanique, puis chimique provoquant l'effondrement local des microcavités correspondant à certains des plus grands pores. L'ensemble des processus a donc été régi par une phase de cimentation réalisée initialement dans un contexte diagénétique d'enfouissement peu profond, suivie par une phase de dissolution, alors que la compaction chimique correspond à un cadre diagénétique d'enfouissement nettement plus profond. L'épisode final marqué par la migration des hydrocarbures dans les réservoirs carbonatés du champ pétrolier de Happy signe l'arrêt de la diagenèse de ces carbonates. La théorie de Laya et al. (2021) d'une dissolution des ooïdes dans les "fluides" directement "dérivés de l'eau de mer" n'est pas étayée par la séquence paragénétique décrite ci-dessus.

Note éditoriale:  
Suite à la lecture d'un article rédigé par J.C. Laya et al. dans la revue Sedimentology, les auteurs ont soumis le 2 novembre 2021 un premier manuscrit de discussion basé sur des analogues. Le 9 novembre, ce premier manuscrit leur était retourné accompagné de commentaires plutôt désobligeants de trois éditeurs et du label "Reject & Resubmit". Le 7 mars 2022, le premier auteur (BRCG) recevait un colis postal avec 40 lames minces à examiner sur un laps de temps limité à deux semaines. À cette occasion, il s'est vu facturer des taxes d'importation d'un montant non négligeable pour ce "matériel scientifique". Le 14 mai, les auteurs soumettaient un nouveau manuscrit de discussion basé sur ce matériel, i.e., celui-la même qui avait été étudié par J.C. Laya et al. Le 7 juin, ce second manuscrit s'est vu attribuer le label "Immediate Reject" sans qu'il n'y ait  eu une quelconque relecture préalable de la part des éditeurs. Entre-temps, un plaignant a accusé le premier auteur (BRCG) de "graves manquements à la déontologie de l'édition académique" parce que ce dernier avait publié des photos de ces lames minces sur un réseau social. Le 05 avril puis le 18 mai, cette même personne s'est plainte auprès de l'Université de Bretagne Occidentale, une action qui peut être qualifiée de calomnieuse, voire diffamatoire. Notez que les auteurs avaient obtenu l'autorisation écrite de publier ce manuscrit de discussion et un autre manuscrit de la part du propriétaire légitime du champ Happy Spraberry, également propriétaire légal de tous les produits dérivés de leur matériel (des carottes, par exemple). Il semblerait d'ailleurs qu'il n'y ait aucune preuve que c'eût été le cas pour les partis adverses.

Carnets Geol., vol. 22, nº 10, p. 395-408

En ligne depuis le 19 juin 2022


Une association d'ammonites rare dans la Zone à Romaniceras ornatissimum (Turonien moyen) du Massif d'Uchaux, Vaucluse, France
Francis AMÉDRO, Cyril BAUDOUIN, Gérard DELANOY, Christian DEVALQUE & Francis ROBASZYNSKI

 | HTML  | PDF [8.119 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2209

 Résumé :  Le Massif d'Uchaux (Vaucluse, SE France) est un des rares lieux en Europe où des récoltes d'ammonites peuvent être effectuées du sommet du Turonien moyen au Turonien supérieur. Ce qui a conduit Alcide d'Orbigny à citer en 1852 Uchaux comme "type français de l'étage Turonien" en complément de Saumur, Tourtenay, Montrichard et Tours, localités nommées en 1842 lors de la création de l'étage. En 2014, la monographie de Robaszynski et al. a synthétisé et réactualisé les informations disponibles sur la litho- et la biostratigraphie du Turonien du Massif d'Uchaux. Plus récemment, un nouvel affleurement à Mondragon, au lieu-dit les Prés Morel, a recoupé la totalité des siltites et grès carbonatés à Spongia du Membre des Peyras (UL3). Le matériel récolté comprend Lewesiceras peramplum (Mantell, 1822), Romaniceras (Romaniceras) marigniacum Amédro & Châtelier, 2020, R. (Yubariceras) ornatissimum (Stoliczka, 1864), R. (Y.) kanei Jones, 1938, Collignoniceras woollgari regulare (Haas, 1946), C. carolinum (Orbigny, 1841), C. papale (Orbigny, 1841), C. turoniense (Orbigny, 1841) et une nouvelle espèce de Collignoniceras : C. rhodanicum Amédro, Baudouin & Delanoy sp. nov. Cette association, inédite pour la région, est caractéristique de la Zone à Romaniceras ornatissimum qui est la troisième des quatre zones d'ammonites du Turonien moyen (Tm 3). Au sommet de cette 3e zone, la surprise fut de retrouver le biohorizon à Romaniceras marigniacum mis en évidence en 2020 dans la partie méridionale du Bassin de Paris au sommet du Tuffeau de Bourré et à la base du Tuffeau Jaune de Touraine. De plus, nous pensons maintenant que le Membre des Peyras doit être attribué dans sa totalité à la Zone à Romaniceras ornatissimum. Enfin le matériel inclut l'une des plus riches populations de Collignoniceras carolinum connues au Monde (24 ex.), ce qui permet d'apprécier le spectre de variation morphologique de l'espèce et de mettre en évidence un dimorphisme avec l'existence de formes microconches et macroconches.

Carnets Geol., vol. 22, nº 9, p. 333-393

En ligne depuis le 1 juillet 2022


Le projet Kalkowsky - Chapitre IV. Étude de cas des réservoirs pétroliers de Happy Spraberry dans le nord-ouest du Texas (avec un supplément micropaléontologique et biostratigraphique) : Les cavités de dissolution effondrées ne doivent pas être traitées comme une catégorie d'ooïdes déformés
Bruno R.C. GRANIER, Christopher G.St.C. KENDALL & Daniel VACHARD

 | HTML  | PDF [6.180 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2208

 Résumé :  La Formation Spraberry supérieur reconnue dans des gisements pétroliers du nord-ouest du Texas correspond pour l'essentiel à des turbidites calcaires et coulées de débris. L'analyse pétrographique de ses faciès poreux à grains autoportés a révélé la présence de structures superposées de compaction, structures controversées parfois appelées "ooïdes déformés". Sur la base de la séquence paragénétique, il est démontré que ces allochems n'ont pas été significativement déformés. En fait, les motifs associés en zigzag et ceux en § (deux S combinés, symbole typographique de paragraphe) résultent de l'effondrement de moules de dissolution, soit d'ooïdes, soit de bioclastes, en réponse à la compaction mécanique de la structure fragile constituée par le ciment isopaque en calcite peu magnésienne délimitant ces cavités. Par ailleurs, cette unité stratigraphique, à laquelle on attribuait un âge Kungurien supérieur, s'avère être près de 7 millions d’années plus ancienne.

Carnets Geol., vol. 22, nº 8, p. 311-332

En ligne depuis le 2 juin 2022


Taxinomie des algues calcaires fossiles : Révision des genres Physoporella Steinmann et Oligoporella Pia (Dasycladales)
Tonći GRGASOVIĆ

 | HTML  | PDF [31.142 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2207

 Résumé :  La classification taxinomique et la distinction entre les genres Physoporella Steinmann et Oligoporella Pia (Dasycladales, algues vertes) se sont avérées problématiques et ont entravé leur utilisation dans la stratigraphie et d'autres études. La présence de verticilles simples de piriformes latérales chez Physoporella et de doubles verticilles chez Oligoporella est considérée comme la principale caractéristique qui sépare ces genres. Sur cette base, les diagnoses des genres, mais aussi de toutes les espèces et variétés, sont modifiées ou complétées, et des descriptions détaillées sont données. À cette fin, les types de la collection de Pia ont été réexaminés et leur redocumentation et réinterprétation ont été effectuées. Des informations supplémentaires ont été obtenues à partir d'un matériel abondant provenant de gisements en Croatie (Mont Ivanšcica, Mont Medvednica, Mont Žumberak, Lika, Dalmatie). Seuls quelques taxons ont été examinés sur la base des données de la littérature. Pour toutes les espèces et variétés, des reconstructions sont données. Les taxons du Permien d'Asie de l'Est ne sont que brièvement décrits. Parmi les taxons étudiés, certains présentent une structure significativement différente de celle présente dans les espèces types des genres Physoporella et Oligoporella. Deux nouveaux genres, Ardeiporella et Neophysoporella, sont introduits pour les distinguer. Les genres Physoporella et Oligoporella, révisés, ainsi que les genres nouvellement établis donnent une image plus claire des relations phylogénétiques.

Carnets Geol., vol. 22, nº 7, p. 171-310

En ligne depuis le 4 juin 2022


Description d'un rare palet dentaire déformé de raie aigle de mer (Myliobatiformes : Myliobatidae) du Néogène de Calvert Cliffs, Maryland, États-Unis d'Amérique
Stephen J. GODFREY, David J. BOHASKA & John MAISEY

 | HTML  | PDF [937 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2206

 Résumé :  Un palet dentaire inférieur, isolé et déformé, d'une raie aigle de mer (Aetomylaeus sp., Myliobatidae, Myliobatiformes) décrit ici provient d'un affleurement miocène des Calvert Cliffs, Maryland, États-Unis d'Amérique. Les palets dentaires déformés de myliobatides tels que celui-ci, qu'ils soient fossiles ou actuels, sont extrêmement rares. Toutes les dents mésiales sont déformées ou asymétriques, de telle manière que le côté droit de chaque dent forme un angle d'environ 10 degrés sur l'axe transverse du palet dentaire. La forme anormale asymétrique de la dent USNM PAL 726325 n'est pas considérée comme résultant d'une déformation taphonomique ou actuelle. Mais la déformation présentée par USNM PAL 726325 indiquerait plutôt que des dents successives, pareillement déformées, surviennent comme le résultat d'une déformation anatomique récidivante du palet dentaire. D'après la constance de la silhouette déformée de chaque dent, il apparaîtrait que le palet dentaire a conservé sa forme anormale au moins au cours de la période représentée par l'âge de la plaque dentaire. Si cette interprétation est juste, cette difformité n'était pas fatale et n'handicapait pas de manière significative la fonctionnalité du pavage dentaire pendant une partie notable de (voire toute) l'espérance de vie de l'individu.

Carnets Geol., vol. 22, nº 6, p. 161-169

En ligne depuis le 10 mai 2022


Le Projet Kalkowsky - Chapitre III. Signification des textures radiaires primaires associées aux anciens ooïdes calcaires partiellement dissouts ou recristallisés
Bruno R.C. GRANIER & Philippe LAPOINTE

 | HTML  | PDF [1.851 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2205

 Résumé :  Les ooïdes et les bothryoïdes calcitiques de la Formation Yacoraite dans les provinces de Jujuy et de Salta (Argentine) présentent des textures radiaires attestant qu'ils sont principalement constitués de calcite fortement magnésienne (HMC). Cet article rapporte l'existence de quelques spécimens partiellement ou totalement dissouts ou recristallisés, ce qui soulève des questions fondamentales sur la validité de certains concepts tels, par exemple, que celui suggérant l'existence d'ooïdes pouvant comporter deux phases minérales distinctes. Nous suggérons ici que le contenu organique du cortex oolithique (et, par la suite, son degré d'oxydation) permettrait d'expliquer certains phénomènes d'altérations diagénétiques différentielles.

Carnets Geol., vol. 22, nº 5, p. 149-160

En ligne depuis le 4 mars 2022


Morphologies adultes de Puzosia quenstedti (Parona & Bonarelli, 1897) (Ammonoidea, Desmoceratidae) dans l'Albien du Sud-Est de la France. Implications taxonomiques
Jean-Louis Latil LATIL, Gérard DELANOY & Pierre DELATTRE

 | HTML  | PDF [5.643 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2204

 Résumé :  Plusieurs spécimens adultes appartenant au genre Puzosia Bayle, 1878, ont été collectés dans l'Albien de Lieuche (Alpes-Maritimes, France). La comparaison avec le matériel des niveaux albiens condensés de La Balme de Rencurel (Isère, France), notamment celui décrit et figuré par Jacob (1908), a permis de mettre en évidence un lien morphologique entre les formes adultes de Lieuche et les spécimens incomplets des niveaux condensés de l'Albien inférieur-moyen du Sud-Est de la France et de les identifier comme Puzosia quenstedti (Parona & Bonarelli, 1897). Ces précisions inédites sur le développement ontogénétique de cette espèce autorise également de nouvelles perspectives dans le traitement taxonomique des espèces albiennes de Puzosia. Une diagnose modifiée de Puzosia quenstedti est proposée.
La présence de Douvilleiceras sp. juv. aff. D. mammillatum (Schlotheim, 1813) dans des niveaux sus-jacents permet de donner un âge Albien inférieur (Superzone à Douvilleiceras mammillatum) à Albien moyen basal (Hoplites dentatus Zone).

Carnets Geol., vol. 22, nº 4, p. 119-147

En ligne depuis le 28 février 2022


Le Projet Kalkowsky - Chapitre II. Ooïdes bancals dans un stromatolithe de la Formation Yacoraite (Argentine)
Bruno R.C. GRANIER & Philippe LAPOINTE

 | HTML  | PDF [1.375 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2203

 Résumé :  Nous décrivons des ooïdes excentriques formés dans un paléolac saumâtre d'âge maastrichtien du Nord-Ouest de l'Argentine. Des grains cortiqués de ce type avaient déjà été signalés dans des couches sédimentaires marines du Jurassique supérieur du Sud-Est de la Pologne. Parce que le mode de croissance de ces ooïdes argentins ne peut être confondu avec celui d'autres ooïdes excentriques, tels que les ooïdes asymétriques, les ooïdes hiatals, les ooïdes en demi-lune ou les ooïdes brisés, nous proposons ici de les dénommer "ooïdes bancals".

Carnets Geol., vol. 22, nº 3, p. 111-117

En ligne depuis le 15 février 2022


Les genres Roloboceras Casey, 1954, et Megatyloceras Humphrey, 1949 (Ammonoidea, Ancyloceratina, Douvilleiceratidae), dans l'Aptien inférieur de l'Ardèche (Sud-Est de la France) - Conséquences taxinomiques et biostratigraphiques
Gérard DELANOY, Cyril BAUDOUIN, Antoine PICTET, Josep MORENO-BEDMAR, Camille FRAU & Bertrand MATRION

 | HTML  | PDF [11.947 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2202

 Résumé :  Les dépôts marins de l'Aptien inférieur (zone à Deshayesites forbesi) de la bordure ardéchoise (Sud-Est de la France) ont livré une riche faune d'ammonites de la sous-famille des Roloboceratinae Casey, 1961, qui date ces dépôts de la Zone à Deshayesites forbesi (Sous-zone à Roloboceras hambrovi pro parte?). L'étude systématique de cette faune de Roloboceratinae a permis de parfaire la connaissance de Megatyloceras coronatum Rouchadzé, 1933, espèce-type de Megatyloceras Humphrey, 1949, ainsi qu'une meilleure compréhension du genre grâce à l'examen des espèces décrites dans le Bassin anglo-parisien. Une espèce nouvelle, M. leteilensis sp. nov., est créée et une description de M. transiens Casey, 1961, est faite ; des éclaircissements sont donnés sur sa possible position stratigraphique. Cette étude a également permis d'établir que l'espèce Megatyloceras ricordeanum (Orbigny, 1850) ne représente qu'un stade de croissance commun à plusieurs espèces de Megatyloceras plutôt qu'à une espèce à part entière et devrait être considérée comme un nomen dubium. L'hypothèse d'un dimorphisme sexuel chez Roloboceras Casey, 1954, et Megatyloceras est proposée. L'étude paléoécologique de cette faune de Roloboceratinae met en évidence leur répartition hétérogène au sein des dépôts de la platforme ardéchoise, montrant que celle-ci est clairement corrélée à une tranche bathymétrique. La distribution biostratigraphique des deux genres sur la plateforme du Languedoc montre une distribution étagée avec Roloboceras couvrant la partie sommitale du segment C2 jusqu'au segment C4 de l'enregistrement des isotopes stables du carbone, tandis que Megatyloceras est limité au milieu du segment C4 jusqu'à la partie basale du segment C6. Les deux genres coexistent pendant le segment C4.

Carnets Geol., vol. 22, nº 2, p. 7-109/p>

En ligne depuis le 17 février 2022


Notice nomenclaturale, p. 110


Commentaires sur un petit "chat" à dents de sabre dans la grotte Abismo Ponta de Flecha, Vale do Ribeira, sud-est du Brésil
Artur CHAHUD

 | HTML  | PDF [448 KB]  | DOI : 10.2110/carnets.2022.2201

 Résumé :  Vale do Ribeira, située dans le Sud-Est du Brésil, est connue pour ces nombreuses grottes contenant des ossements appartenant plusieurs espèces éteintes. Le "chat" à dents de sabre Smilodon populator était un grand prédateur présent en Amérique du Sud au Pléistocène et à l'Holocène. La présente contribution traite d'un spécimen représenté dans la grotte Abismo Ponta de Flecha par de petits os (métacarpiens et phalanges) des membres antérieurs. Si les métacarpiens ont les caractéristiques morphologiques de S. populator, ils sont toutefois plus petits que ceux de S. fatalis et plus grands que ceux de S. gracilis. Ce spécimen de S. populator, qui est comparable en taille à un lion adulte, figure parmi les plus petits jamais trouvés.

Carnets Geol., vol. 22, nº 1, p. 1-6

En ligne depuis le 17 janvier 2022


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